Ecotrail 2018 : les 30 kilomètres de l’enfer (mais ça finit bien)

« J’ai couru 30km et c’est le truc le plus dur que j’ai fait de ma vie ». La journaliste Clémence Bodoc a couru les 30 kilomètres de l’Ecotrail, à Paris, samedi dernier. Bilan (en plus des ampoules peut-être), un récit fort et enrichissant sur la difficulté de ce type d’épreuve pour les novices.

Et une ode à la préparation de ce type d’épreuve, tant dans la tête que du point de vue de la logistique personnelle.

Une météo apocalyptique cette année

« Je vais pas y arriver, mais j’ai pas le choix, je suis au milieu de nulle part ». Ça, « c’était la voix que j’entendais, dans ma tête, au 18 ème kilomètre de l’EcoTrail de Paris » dit-elle. Après 3 heures de course, engluée dans de la boue jusqu’aux chevilles.

Car une des particularités de cette édition de l’Ecotrail c’est bien sûr le froid, la pluie, puis la neige et la boue qui se sont véritablement abattus sur les pauvre concurrents. « Et la pluie ne s’arrêtait pas. L’état du chemin empirait. Je tentais bien de passer par les côtés, lorsque le terrain le permettait, mais c’était pas vraiment mieux » dit-elle. A l’arrivée, c’était une véritable tempête de neige qui soufflait.

L’arrivée de l’épreuve des 30 kilomètres s’est effectuée sous la neige. @CHRISTOPHEGUIARD

Un avis partagé par les pros également. Laure Gourcuff est une spécialiste des ultra-trails et est en quête des points de qualification nécessaires à son inscription au prochain UTMB (Ultra-trail du Mont-Blanc).

Samedi, elle a pris le départ de l’épreuve 80 kms de l’Ecotrail. Un dénivelé positif de 1 500 m, mais surtout même pour une athlète chevronnée, une expérience unique de 11h15.

« Ça a été le pire trail de toute ma vie »

« Ça a été le pire trail de toute ma vie à cause des conditions météo ! Je me serais presque crue en Bretagne, en pire, car j’ai pataugé dans la boue durant environ 70 km » a t-elle dit à Ouest France. « J’ai couru de nuit pendant 4 h 30 et j’ai tenté d’oublier mes douleurs pendant au moins 50 km ».

C’était dur parce que j’étais pas prête, psychologiquement, concède de son côté la débutante. Pendant les semaines qui ont précédé l’EcoTrail, elle mentionne avoir « systématiquement refusé » les sorties de reconnaissance sur le parcours. Pourquoi ? Parce que « la météo était dégueulasse ». Comme ce dimanche en fait. Bilan, au milieu de nulle part, aucun repère. Et la tête en vrac.

Penser à prendre des gants pour un trail en mars

C’était dur parce que j’étais pas prête, matériellement, insiste t-elle aussi. La coureuse portait une veste de type Gore-tex, coupe vent et imperméable, par-dessus mon maillot de course. Pas de gants (il a neigé ce dimanche à Paris), et un haut technique… dans son sac.

« J’aurais clairement pu m’éviter de souffrir autant du froid en me renseignant mieux sur les conditions météo » dit-elle. L’organisation avait envoyé un email la veille pour prévenir de la chute de température attendue.

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