MILLET Expédition Projet : PEAK 4

Sans l’avoir planifié ce jour semblait être juste parfait. Le jour se levait souhaitant un joyeux anniversaire à Cati. Ce même jour serait aussi jour de sommet. Quel plus beau présent !

Le sommet est si proche et si loin, nous ne sommes qu’à 150 mètres de lui et si loin que cette crevasse infranchissable nous l’empêche…

Cependant reprenons l’histoire à son commencement

Avril 2014, la bonne nouvelle.

Fin de l’année passée nous avions rejoint Namche Bazar désoeuvrés par le mauvais temps, nous n’avions pas pu avoir d’autres options pour le sommet.

Ce matin lorsque j’ouvre le courrier c’est une exaltation de joie ! Nous étions un des 6 projets financés par les Millet Expédition Project 2014. Nous allions pouvoir repartir

Printemps 2015 : Retour au Népal.

Quel joie de parcourir ces rues bruyantes de Katmandou, avec ses pousse-pousse, ses couleurs et ces magnifiques sourire qui illuminent chacune de nos secondes. Après avoir passé quelques jours ici pour la préparation logistique de notre expédition, nous prenons un 4X4 en direction de Num avant de démarrer notre randonnée vers le camp de base de Makalu.

Six jours de trekking pendant lesquels je ne peux m’empêcher de me rappeler les mots de Lionel Terray décrivant leur approche du Makalu, décrivant une nature bien plus sauvage mais un ensorcèlement constant. Il avait retrouvé tout ce qu’il avait aimé au Népal, la philosophie de ces habitants si souriant et tout le charme de ce pays.

Dans l’après-midi du 6 avril nous arrivons au camp de base à 4700m. Nous disons au revoir aux 3 porteurs qui nous ont accompagnés. Mandip, notre guide restera au camp de base pendant toute notre expédition. Le temps est un doux mélange de soleil, pluie et neige…

La vision de notre Peak 4 nous laisse peu d’option, une grande ligne de sérac traverse sous le sommet. Sur la gauche nous pouvons observer un itinéraire qui semble possible, très esthétique, nous l’imaginons quotidiennement de notre camp de base.

Pas très chanceux.

Au matin du 8 avril nous nous élevons sur le pied de l’arête Est du Peak 4, nous pensons toujours que c’est cet itinéraire qui nous mènera au sommet. Nous restons fidèlement sur l’arête qui doit nous mener au plus proche du sommet. Au pied de la section verticale nous avons besoin de notre équipement d’escalade dorénavant. Nous montons ce jour-là à 5200m pour parfaire notre acclimatation. Nous avons adopté le style alpin, sans porteur no cordes fixes.

Le 9 avril nous allons en directions de camp Suisse à 5200m où nous passons la nuit. Le jour suivant nous montons à 5700m. En même temps que notre acclimatation ces allées et venues nous permettent de nous rassurer sur notre itinéraire. D’ici il semble qu’un accès à un sommet secondaire (6585m) serait facile. Cependant nous gardons à l’esprit qu’après ce sommet nous aurions à remonter cette longue arête jusqu’au sommet qui n’a pas l’air très commode !

Nous décidons de passer la nuit ici, avec l’intention d’aller plus haut demain pour parfaire notre acclimatation. Les évènements ne sont pas toujours comme nous les souhaitons ! Nous devons faire une plateforme pour installer notre tente, très peu de personnes doivent venir ici ! Tomeu en déplaçant une grosse pierre ressent une très forte douleur dans le dos. Demain ce sera le retour à notre camp de base, notre trousse de premiers secours n’étant d’aucune utilité à cette altitude !Tomeu devient négatif sur l’ascension désormais, et plus il doute de sa possibilité de rejoindre le camp de base.

Nous passons les jours suivants au camp de base. Les expéditions en route pour la Makalu arrivent, désormais nous pourrons bénéficier de prévisions météorologiques. Les massages semblent bien fonctionnés sur le dos de Tomeu. Les belges et les slovaques nous indiquent que le dimanche 19 avril sera une journée magnifique. Nous prenons la décision de partit le 18 et de remonter vers notre camp 1.

Enfin du beau temps …

A l’aube du 18 avril nous partons, après le petit déjeuner le temps neige un peu. Mais nous avons confiance dans les prévisions que les expé nous ont données. Mandip, désireux d’aider, ne comprand pourquoi nous ne voulons pas qu’il vienne avec nous au camp 1. Nous tentons de lui expliquer ce qu’est le style alpin, je crois que c’est peine perdue !

La neige récente et le poids de nos sacs rendent l’ascension d’autant plus difficile. Après 3 heures d’effort nous arrivons à notre camp1 où nous installons notre camp à 5100m. Le temps semble s’éclaircir désormais. Il est temps de reprendre des forces,

3H30 du matin, une solide envie d’aller aux toilettes me sort de mon sac de couchage. Il fait super beau. Réveil rapide. Nous devons profiter de ce temps et de cette luminosité pour aller le plus haut possible et pourquoi pas d’aller au sommet aujourd’hui ! Nous prenons 2 brins de 30 mètres et un seul piolet. Après la partie facile nous nous encordons dans les parties verticales. Nous nous apercevons qu’il ne nous sera pas possible d’être au sommet ce jour, la neige tombée récemment est difficile à tracer !

Cadeau d’anniversaire ( Incomplet)

La nuit est froide, le temps semble s’être arrêté… Finalement les sons du réveil rompent notre torpeur. Le ciel est toujours aussi clair. Nous mettons plus d’une heure à nous préparer et quitter le bivouac. Nous y laissons tout le matériel d’escalade, il faut être léger. La neige est toujours aussi fraîche qu’hier, il nous faut plus d’une heure pour tracer 100m ! Nous posons les genoux dans tant d’endroits de fatigue. Environ 6 heures tard nous arrivons à une grande crevasse, nous devons la contourner. Tomeu tombe dans une crevasse perpendiculaire ! Plus de peur que de mal, désormais le doute subsiste. Gros désappointement, nous n’avions vu aucune indication d’un obstacle de cette taille !


Nous devons resdescendre. Nous ne savons pas si nous pourrons être au camp 1 avant la nuit. Nous ne voulons pas passer une autre nuit comme la dernière. Nous arrivons au zones de rappel, le ciel se déplace vite, il se couvre. Dans ces éclats de couleurs nous pouvons apercevoir notre trace de montée. Finalement nous voyons notre camp 1, nous y arrivons. Ce jour est l’anniversaire de Cati, nous l’avions imaginé magnifique, son cadeau est incomplet !

Le revers de la médaille.

Même si nous n’avons pu atteindre le sommet du Peak 4, nous sommes très heureux de notre expédition. Le temps n’a pas toujours été superbe mais notre tentative fut enivrante. Nous aurions apprécié un peu plus de temps pour une autre tentative. Le revers de la médaille nous attend au retour. Le tremblement du 25 avril ne nous a certes pas affectés physiquement, mais cette tragédie nous marque profondément tant nous aimons ce pays et sa magnificence …

Les partenaires de Cati et Tomeu : Millet, Trek’eat, Katadyn

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