Nanga-Parbat hiver 2018

Voici le message publié par Elisabeth Revol le 12 février dernier sur Facebook.

« Commencée par Mesner, cette voie devait être l’aboutissement de nos préparations autant physiques que mentales, avec Tomek, nous savions que le sommet ne serait pas facile .

Quinze jours nous séparent de cette épopée largement relatée par la presse… relatée, mais aussi déformée, paroles extirpées, sorties de leurs contexte… Je n’ai pas envie de relater les faits, mais plutôt vous dire ce qui, aujourd’hui, compte à mes yeux…

Tout d’abord l’infinie gratitude pour Tomek, pour sa fascination mystique pour cette montagne (l’appel de Fairy ? ) peut être difficile à comprendre pour les non-initiés, mais celle ci l’a toujours enthousiasmé pour une nouvelle tentative du sommet, en hiver. Certes, j’aurais aimé qu’il soit là pour vous raconter ce périple, mais les choses se sont passées autrement… Je n’ai plus que des pensées pour sa femme Anna, et des questions pour ses trois enfants : peut-être, jugeront ils bien dérisoire la quête d’un sommet par rapport à la perte d’un papa… Je ne sais quoi répondre, mal placée pour en parler… mais la passion de leur père était tellement noble que l’humain ne pourra dire si l’un a raison ou l’autre non …

La générosité collective qui s’est manifestée à travers le « crowdfunding », n’a pu que me réchauffer le cœur, en imaginant ce que cela représentait de la part de tous ces inconnus qui ont voulu manifester leur sympathie à travers un don.

MERCI encore.

Je sais combien je dois aux 4 alpinistes Polonais qui ont compris l’enjeu de cette situation : abandonner l’ascension du K2 pour sauver d’autres alpinistes.

Une solidarité, que trop souvent on croit être dans le passé et abandonnée dans la pratique actuelle de cette discipline.

MERCI à Denis Urubko, Adam Bielecki, Piotr Tomala, Jaroslaw Botor.

Merci Masha qui est à l’origine de cette collecte, ses amis qui ont su gérer notre dépassement devant les journalistes, et Ludo qui a su gérer efficacement les infos pour mieux organiser les secours.

MERCI au gouvernement Polonais qui n’a pas hésité à mettre sa contribution financière dans cette opération.

Merci à l’ Ambassade de France qui n’a pas ménagé ses efforts pour dénouer des situations difficiles.

MERCI aux pilotes des hélicoptères qui ont fait de leur mieux (récupérer les alpinistes polonais et les amener au pieds de la voie )

Pour le Pakistan ou j’ai rencontré des hommes de valeurs, de convictions… MERCI .

MERCI à tous ceux qui m’ont soutenu par leurs messages, sous toutes les formes (email, facebook..) vous ne pouvez peut être pas comprendre combien cela m’est réparateur et indispensable.

MERCI aux équipes médicales qui ont su trouver les mots et la gentillesse pour me faire oublier mes soucis (à Sallanches comme à Genève, tout comme au Pakistan… )

Je n’ai pas les mots pour dire autre chose que MERCI, mais je voudrai pouvoir vous montrer ma reconnaissance quand l’orage médiatique sera passé, pour trouver des mots plus justes dans la sérénité. ..

MERCI à une presse qui n’a pas voulu se répandre dans le goût du scandale, d’avoir voulu reprendre les faits tels qu’ils étaient …

Pour Tomek et ses enfants , RESPECTUEUSEMENT.

Elisabeth Revol ».

1 réflexion au sujet de « Nanga-Parbat hiver 2018 »

  1. Super, Elisabeth, ces mots sont magnifiques.
    Le temps est aux thérapies .
    Pour les mains et le pied vous êtes entourée des meilleurs,
    Pour les « blues » au coeur et à l’esprit il y a l’Oisan, baume miraculeux .
    Prenez soin de vous.

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