Patrouille des Glaciers 2018 : soleil et chaleur au programme

Cette année, tous les voyants sont au vert pour un bon déroulement de l’épreuve de la 21ème édition de la Patrouille des Glaciers. Il y a deux ans la course avait du être en partie annulée pour cause de mauvais temps.

Reste que l’important enneigement a nécessité quelques ajustements. Entre le départ de Zermatt et le premier poste de Schönbiel, le tracé initialement prévu a été modifié pour éviter tout risque d’avalanche, a indiqué la direction de course.

Pour cette édition 2018, ce sont pas moins de 320 patrouilles qui ont pris le départ mardi soir dernier entre 22 heures et 01h30. Ces véritables athlètes s’attaquent à un parcours de 53 kilomètres et de 8000 mètres de dénivelé (3994 de dénivelé positif et 4090 de dénivelé négatif) qui les ont amené jusqu’à Verbier hier matin vers 9h00. Un peu plus de 400 patrouilles prendront le départ du petit parcours de 26 kilomètres et 4000 mètres de dénivelé (+1881m, -2341m) à Arolla.

La course propose deux parcours :

  • Le parcours Zermatt – Arolla – Verbier est de 53 kilomètres (courses Z1 et Z2), soit l’équivalent de 110 km/effort.
  • Le parcours Arolla – Verbier est de 27 kilomètres (courses A1 et A2), soit l’équivalent de 53 km/effort.

A noter que les températures relativement élevées en montagne constituent un facteur de risque cette année.

Le solde des 1600 patrouilles inscrites se mesureront au tracé de haute montagne vendredi. A l’instar de mardi, les départs seront échelonnés à Zermatt et à Arolla. Les élites partiront de Zermatt à 3 heures et devraient rejoindre Verbier vers 9h. Le record du parcours a été réalisé en 2010 par une patrouille helvétique en 5h52 (Florent Troillet – Martin Anthamatten – Yannick Ecoeur).

4800 participants, dont 334 patrouilles de pays étrangers

Cette course internationale de ski alpinisme est organisée tous les deux ans par l’armée suisse. Elle se déroule sur les crêtes alpines au sud du canton du Valais. La course est ouverte à des équipes de trois militaires ou civils. Ce sont les patrouilles.

Affiche 2018 de la Patrouille des Glaciers.

Cette année, 1600 patrouilles sont inscrites avec environ 4800 participants, dont 334 patrouilles de pays étrangers. Dans le détail, on trouve 500 patrouilles militaires suisses, 45 patrouilles militaires internationales, 171 patrouilles civiles avec guides de montagne et 910 patrouilles civiles. (lire : Les premiers Chinois de la Patrouille des Glaciers).

Le plus jeune participant cette année a 18 ans. Le plus âgé à 78 ans.

Qui sont les participants ?

Parmi les participants cette année, La Tribune de Genève tire un portrait sympathique et fouillé de Déborah Chiarello, genevoise de 22 ans, et championne suisse du sprint. Pour sa seconde participation, elle vise la victoire dans la petite course.

« Les conditions climatiques sont souvent très difficiles avec le froid et des neiges différentes à skier où il est important de savoir se débrouiller partout » dit-elle. « Il faut être endurante pour la montée, rapide et techniquement à l’aise en descente pour ne pas perdre trop de temps, le tout avec de l’assurance dans les pieds ».

24 heures de son côté évoque cette patrouille composée de trois générations d’une même famille suisse, les Roschnik. Avec ses 78 ans, Rupert Roschnik sera le doyen de l’édition 2018. Sa petite-fille Emma, 18 ans, sera quant à elle l’une des plus jeunes inscrites. Roger Roschnik, fils de Rupert et papa d’Emma complète la patrouille.

Pour avoir le droit de participer à la course, les membres des patrouilles doivent pratiquer régulièrement des randonnées et des courses en montagne, être très bons skieurs, et surtout savoir skier « encordés ». Ils doivent également être capables d’effectuer les tronçons de Zermatt à Arolla en 8 h 30 et d’Arolla à Verbier en 8 h 30.

Vitrine de l’armée suisse

Si la PDG est toujours organisée par l’armée suisse, c’est parce qu’elle a des origines militaires. En 1943 et 1944, dans une Europe en guerre, l’armée helvétique organise une course pour ses soldats afin de tester leurs capacités. Aujourd’hui encore, 1500 militaires sont engagés dans la préparation de la course. La PDG reprend ensuite en 1949. Mais le décès de trois participants dans un crevasse du glacier du Mont Miné stoppe toute nouvelle initiative pour longtemps.

La course est à nouveau organisée en 1984, sur un rythme bisannuel. Et désormais les civils hommes et femmes peuvent y participer. En 2004, une équipe étrangère s’impose pour la première fois. En 2006, les organisateurs sont forcés de refuser un millier d’inscriptions. Pour la première fois, une seconde course est organisée depuis Zermatt.

A noter que la Patrouille des Glaciers fait partie de la Grande Course avec la Pierra Menta, le Tour du Rutor, l’Altitoy, l’Adamello Ski Raid et le Trophée Mezzalama.

A noter également que des problèmes de dopage ont déjà été dénoncés sur cette course.

Le budget de la course se monte à 7,5 millions de francs suisses, dont 2,5 millions pris en charge par le sponsoring.

Pour aller plus loin

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