Shinrin-Yoku : le bain de forêt ultra populaire au Japon, débarque en France

Et si une des solutions au stress urbain se trouvait dans le « bain de forêt » ? Une plongée dans une balade au milieu d’un massif forestier (Rambouillet ou Fontainebleau par exemple pour les parisiens), permet en fait bien plus que de seulement se changer les idées.

Ça y est ? Vous vous imaginez en train d’arpenter un sentier à la façon des personnages qui peuplent les mangas de Miyazaki ? Ce n’est pas du tout une coïncidence.

Le « bain de forêt » est une pratique inspirée par la tradition japonaise du Shinrin yoku. Une pratique qui consiste à marcher très lentement dans les bois, à respirer profondément, et à utiliser tous les sens pour accueillir les sensations que la forêt offre.

Lutter contre tension, dépression, anxiété, fatigue et confusion

Le Shinrin-Yoku est né au Japon dans les années 80. Il a été porté par l’Agence des forêts japonaise. L’idée était d’inciter les japonais à se promener en forêt et à éveiller les sens du corps aux interactions que le milieu forestier offre. L’Agence recommandait cette pratique pour assurer une bonne hygiène de vie.

Une sieste au calme en forêt. Pas loin du bonheur intégral ?

Et il semble que cela ait été mesuré d’une point de vue scientifique. En 1995, les chercheurs japonais Miyazaki et Motohashi ont mesuré les effets physiologiques de la pratique du Shinrin Yoku. Ils ont observé que des sujets qui passaient 40 minutes en forêt le matin et l’après-midi voyaient une diminution de leur score pour 5 indicateurs du Profile of Mood States : tension, dépression, anxiété, fatigue et confusion. D’autres études sont venues compléter les recherches par la suite.

Ces randonnées au calme sont donc un cheminement tout autant physique qu’intérieur. Elles n’exigent pas que vous vous perdiez dans les profondeurs de la forêt vierge. Un parc boisé, ou même votre jardin, peuvent suffire à expérimenter les bains de forêt.

Exit smartphones et GPS pendant le bain de forêt !

Seule contrainte : la pratique du Shinrin-Yoku nécessite un lieu assez grand pour ne plus entendre la pollution sonore urbaine. Et bien sûr, comme l’objectif est d’éveiller les sens, il convient de se déconnecter complètement des appareils numériques qui dictent notre quotidien ! Exit les smartphones et autres GPS pendant ce type d’exercice !

Conséquence directe de cette coupure : l’éveil à des sensations nouvelles ou oubliées. Sentir la caresse de la brise sur la peau, l’appel des oiseaux, ou encore plus simplement la contemplation du mouvement des branches sous l’effet du vent. Autant de possibilités qui s’offrent à nous quand nous sommes immergés dans la forêt.

Les sons, odeurs, et paysages nous percevons tout au long du chemin peuvent faire un bien fou à la tête et au corps. L’objectif : parvenir à un état de calme et de détente.

« Apprécier la nature est une bonne façon de mieux la protéger »

« Le simple fait d’être présent dans la nature – avec tous nos sens pleinement en éveil – peut avoir un effet de guérison remarquable et animer en nous notre lien latent mais profond avec tous les êtres vivants » note à ce sujet Amos Clifford, auteur du récent ouvrage « Le guide des bains de forêt », paru chez Guy Trédaniel éditeur.

Arriver à cet état de calme et de détente peut se pratiquer avec méthode assure l’auteur, qui propose un parcours à suivre étape par étape, avec des activités spécifiques, afin de s’ouvrir à la pratique des bains de forêt et expérimenter les premiers ressentis.

Les bains de forêt, au delà des dimensions thérapeutiques ou tout simplement relaxantes, peuvent également être l’occasion de redécouvrir la nature. « Nous vivons de plus en plus dans de grands centres urbains et passons de moins en moins de temps en nature » note un article de Hinnovic consacré au sujet. « Or, apprécier la nature est également une bonne façon de mieux la protéger et de militer pour une société et des politiques publiques qui favorisent la protection des habitats naturels ».

Amos Clifford est présenté comme un expert dans le domaine des bains de forêt. Il est le fondateur et le directeur de l’Association des guides et programmes d’écothérapie et de sylvothérapie (ANFT). Cette association a pour mission d’intégrer la sylvothérapie aux soins de santé et à l’éducation. C’est également un centre de formation et d’expertise en matière de thérapie forestière.

Pour aller plus loin

  • www.natureandforesttherapy.org
  • Le guide des bains de forêt – Amos Clifford – Guy Trédaniel éditeur. 224 page. Parution : Mars 2018. Prix : 14,90€

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