Mont-Blanc : face à la menace de fermeture du refuge du Goûter, la préfecture s’agite

Ce refuge, situé sur la principale voie d’accès au Mont-Blanc, est en proie à une nouvelle polémique. Le maire de la commune de Saint-Gervais, commune sur laquelle se situe ce refuge, menace de le fermer si l’État « persiste » à laisser faire une situation qu’il qualifie de « chienlit ».

« Avec le beau temps, les candidats se pressent pour gravir le Mont-Blanc et atteindre son sommet à n’importe quel prix » dit-il. « Ils se fichent de tout car ils savent que quoiqu’ils fassent personne ne les poursuivra. La bienveillance du Préfet Lambert pour tous ceux qui se moquent des lois et règlements est pour eux une assurance tous risques. »

Jean Marc Peillex, le maire de la commune, mentionne que pour gravir le Mont-Blanc il est nécessaire de réserver une nuit dans le refuge du Goûter. Une règle fixée par les autorités préfectorales.

Alpinistes mal équipés et mal préparés

Or il affirme que la capacité d’accueil de ce refuge (120 places) est saturée. « Le gardien ne sait plus comment faire, partagé entre l’obligation administrative de ne pas dépasser la capacité autorisée de 120 personnes et celle du devoir de ne pas mettre en danger des alpinistes. 140 alpinistes au lieu de 120, voire plus, s’entassent dans ce refuge flambant neuf ! ».

Au vu de cette situation, le maire menace d’ordonner la fermeture du refuge, situé à 3 815 mètres d’altitude. Il affirme n’avoir « que l’arme de la sanction pour non-respect de l’arrêté d’ouverture du refuge du gouter pour faire réagir ».

La préfecture a réagit à cette menace. Le préfet Pierre Lambert a pris ce vendredi matin un arrêté préfectoral portant restriction temporaire d’accès au sommet du mont Blanc par la Voie normale. Et ce pour une durée de huit jours.

Un accès réglementé par la préfecture pour les huit 8 jours à venir

A compter de ce samedi 14 juillet et pour une durée de huit jours, l’accès au point culminant des Alpes par cet itinéraire, au-delà du Glacier de Tête-Rousse, ne sera « autorisé qu’aux seules personnes justifiant d’une réservation au refuge du Goûter, pour s’assurer qu’ils disposent bien d’une solution d’hébergement nocturne dûment identifiée sur l’itinéraire », a fait savoir la préfecture par communiqué de presse.

« L’exploitant du refuge du Goûter est tenu de communiquer quotidiennement au préfet de la Haute-Savoie et au maire de Saint-Gervais l’état des réservations pour permettre cette mise en application », poursuit-elle. Toutefois, les personnes sans réservation mais se trouvant « dans un état de détresse » pourront être accueillies « au titre du principe de solidarité en montagne ».

L’arrêté préfectoral pourra être reconduit « en fonction de l’évaluation des risques de troubles à l’ordre public induits par le niveau de fréquentation du refuge du Goûter ».

Une polémique interminable

Cette polémique n’est pas nouvelle (lire : Sécurité du refuge du Goûter : l’affaire de huit compagnies de guides). Le maire dénonce le manque de sanction prise à l’encontre des alpinistes mal équipés et mal préparés qui se lancent dans l’ascension du Mont-Blanc.

Le refuge du Goûter.

« Ces cordées sont pourtant passées quelques heures avant devant des gendarmes en poste 600 mètres plus bas sur le glacier de tête rousse à 3.200 mètres. Ceux-ci se sont limités à donner quelques conseils mais à aucun moment ils n’ont interdit à des alpinistes mal ou pas équipés de poursuivre leur ascension, tels les nombreux traileurs en short et baskets qui la tentent en aller-retour dans la journée (deux en sont morts en 2017), pas plus qu’ils n’ont empêché ceux sans réservation au refuge de gravir l’aiguille du gouter pour y passer la nuit ».

Fumer des pétards, s’enivrer et copuler : c’est non !

Et il avertit. « À chaque accident mortel sur cet itinéraire, je déposerai une plainte pour mise en danger de la vie d’autrui contre toutes les personnes qui par leur refus d’agir en auront été complices, à commencer par le Préfet Pierre Lambert ».

« La bienveillance du Préfet Lambert pour tous ceux qui se moquent des lois et règlements est pour eux une assurance tous risques » se désole t-il.

Enfin, le maire précise que certains comportements lui sont insupportables. « En 2018 chacun pourra faire n’importe quoi sur le Mont-Blanc sans risquer la moindre poursuite ! comme par exemple : Mettre en danger la vie d’autrui et des sauveteurs, fumer des pétards, s’enivrer, y déambuler nu(e), copuler, souiller l’environnement, y laisser ses ordures.

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1 réflexion au sujet de « Mont-Blanc : face à la menace de fermeture du refuge du Goûter, la préfecture s’agite »

  1. Des décès en montagne il y en de partout et pas seulement au mont blanc , le maire de st Gervais essaye de se l’approprier en faisant concurrence à Chamonix , c’est une guéguerre de clochers ni plus ni moins , si des gens veulent se suicider c’est leur problème , ceux qui sont dangereux doivent être écartés , quant aux secours c’est leur boulot il aiment le faire , ils aiment l’adrénaline puisqu’ils le disent donc arrêtons de faire du buzz pour rien !

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