Ils sont petits, drôles, un brin ronchons, et surtout… adorés. Les bouledogues français se sont hissés au sommet des races préférées dans le monde, y compris en France. Pourtant, derrière leur bouille attendrissante et leurs oreilles en forme de radar, une autre réalité se dessine, bien moins mignonne : celle d’une race qui souffre, souvent en silence. Aujourd’hui, des vétérinaires tirent un signal d’alarme. Et il serait temps de les écouter.
Une popularité qui cache un lourd tribut
En quelques années à peine, le bouledogue français est passé de chien confidentiel à star des foyers urbains. Compact, peu sportif, et réputé affectueux, il cochait toutes les cases du compagnon idéal pour les familles ou les célibataires. Sauf que ce succès fulgurant n’est pas sans conséquences.
Ce chien appartient à la catégorie des races brachycéphales, c’est-à-dire à museau aplati. Résultat ? Un visage qui fait fondre les cœurs, mais une anatomie qui le fait suffoquer. Difficultés respiratoires chroniques, intolérance à la chaleur, malaises à l’effort… la liste est longue. Et pour certains, chaque promenade peut virer à l’épreuve physique.
Selon le Royal Veterinary College de Londres, les races brachycéphales comme le bouledogue français sont généralement moins en bonne santé que leurs homologues non brachycéphales¹.

Quand les soucis de santé deviennent le quotidien
Au-delà des problèmes respiratoires, les bouledogues français sont également touchés par de nombreux troubles dermatologiques et oculaires. Leur peau plissée favorise les irritations et infections. Quant à leurs yeux, ils sont particulièrement sensibles à certaines pathologies comme le “cherry eye” (ou œil cerise), une inflammation douloureuse qui peut nécessiter une intervention chirurgicale.
Ces affections, souvent sous-diagnostiquées, sont dues à la sélection excessive des caractéristiques physiques du chien, qui ont été accentuées pour répondre aux critères esthétiques des propriétaires. La Société vétérinaire de France rapporte que près de 60 % des bouledogues français souffrent de problèmes oculaires à un moment donné de leur vie².
Des croisements qui posent question
Sous pression pour répondre à une demande croissante, certains éleveurs optent pour des pratiques douteuses, parfois aux frontières de l’éthique. Des croisements entre bouledogues, carlins et autres races ont vu le jour, donnant parfois des chiens à la peau nue, plus vulnérables aux maladies et sans protection naturelle.
La British Veterinary Association (BVA) a fermement condamné ces pratiques. Sa présidente a récemment exprimé son inquiétude : « Nous devons absolument faire passer le bien-être animal avant les caprices esthétiques »³. De plus, le Kennel Club britannique a mis en garde contre la sélection exacerbée de traits physiques qui compromettent la santé des animaux.

Repenser notre rapport aux animaux de compagnie
La question est simple : aimons-nous ces chiens pour ce qu’ils sont… ou pour ce qu’ils représentent ? Car continuer à encourager une reproduction qui cause tant de souffrances revient à nier l’essence même de la relation homme-animal : le respect et la bienveillance.
Adopter un chien, quel qu’il soit, c’est un engagement. Et cela commence par une démarche responsable : se renseigner, choisir un éleveur éthique, et surtout, ne pas céder aux tendances du moment.
Le Code de déontologie des éleveurs recommande de favoriser des pratiques de reproduction qui respectent le bien-être des animaux et de ne pas privilégier des critères esthétiques au détriment de la santé⁴.

Pour un choix plus éclairé
Les bouledogues français ne sont pas à bannir, mais à mieux comprendre. Ils demandent une attention médicale plus soutenue, un cadre de vie adapté, et surtout, des maîtres conscients des défis. En tant que futurs adoptants, le premier geste d’amour n’est pas l’achat… mais l’information.
Car oui, un chien peut être mignon, drôle et sociable, sans souffrir pour autant. Peut-être est-il temps de se tourner vers d’autres races moins exposées, ou même vers un chien en refuge, en attente d’un nouveau départ.
Ce que demandent aujourd’hui les vétérinaires, ce n’est pas de renier ces chiens. C’est simplement de réfléchir à ce qu’on leur impose au nom de l’attachement… ou du marketing.
Notes de bas de page :
- Royal Veterinary College, « Brachycephalic news », 2024.
Lien complet : https://www.rvc.ac.uk/research/focus/brachycephaly/news - Société vétérinaire de France, « Les maladies oculaires chez le Bouledogue Français », 2023.
Lien complet : https://www.bouledogue-francais.fr/guides/maladies-oculaires-bouledogue-francais - British Veterinary Association, « Position on brachycephalic dogs », 2023.
Lien complet : https://www.bva.co.uk/media/4231/bva-position-on-brachycephalic-dogs-full.pdf - CIWF France, « Code de déontologie », 2022.
Lien complet : https://www.ciwf.fr/actualites-et-publications/nos-rapports/animaux-et-sciences/code-de-deontologie
Heb reeds 9 jaar een Franse Bulldog ,heel lief en aanhankelijk,maar uit respect voor het respect ga ik het bij deze houden.Besef nu pas wat deze beestjes moeten afzien,en zeker bij hoe temperaturen.
Ben al bij 3 dierenartsen geweest met mijn bull. Opgrzet rond zijn oogje maar niemand heeft het over een kersenoog gehad. Bedankt voor deze info.
» le ->Kennel Club<- britannique a mis en garde contre la sélection exacerbée de traits physiques qui compromettent la santé des animaux" hum bien fun article, car c'est un des pairs avec l adba, ukc, akc…. la société et gouvernement et médias qui prétendent savoir les races alors qu'ils folklorise tout en éditant desdites races, de plus, ce kc, ne reconnaît totalement la race Bull terrier alors l'article dit qu'il "met en garde contre la sélection exacerbée de traits physiques qui compromettent la santé des animaux" on dirait un faits-divers en extrapolant un domaine ^^