Il arrive que la réalité dépasse la fiction : imaginez un retraité qui, après des années de démarches pour récupérer son ancien commerce à Saint-Ouen, découvre que l’immeuble vidé de ses occupants indésirables lui a laissé un fardeau financier inimaginable. Entre l’angoisse de l’expulsion, la visite d’un agent de Veolia et la réception d’une note astronomique, l’histoire de Selim est un véritable choc.
Des squatteurs à l’assaut d’un patrimoine familial
Ce retraité, âgé de 86 ans, voit son ancien commerce de Saint-Ouen squatté depuis 2018, pendant près de quatre ans¹. L’immeuble, transformé en camp de fortune, était jonché de déchets, tagué et infesté de rongeurs.
Une consommation d’eau digne d’un barrage
Le propriétaire a constaté que, durant ces quatre années, les squatteurs avaient utilisé 22 700 m³ d’eau, accumulant une facture de **98 000 €**².
Le saviez-vous ? Pour faire constater l’occupation illégale d’un logement et accélérer la procédure d’expulsion, il est recommandé de charger un commissaire de justice (anciennement huissier) d’établir un constat dès les premiers signes d’intrusion³.

Une facture astronomique et ses rebondissements
Malgré un contrat d’assurance, aucun sinistre lié à l’occupation illégale n’est pris en charge¹. Dans un communiqué, Veolia a toutefois indiqué « mettre tout en œuvre pour trouver les issues les plus adaptées », notamment une remise de 17 153 € et un dégrèvement de plus de 40 % si une fuite est avérée¹.
Le propriétaire a par ailleurs demandé la coupure de l’eau, mais la loi Brottes de 2013 interdit toute suspension du service sur un local d’habitation occupé sans droits ni titres⁴.
Vigilance et prévention pour les propriétaires
Cet épisode rappelle qu’au-delà de l’investissement financier, la protection de son patrimoine exige une vigie constante. La Fédération Nationale de l’Immobilier (FNI) préconise, entre autres, l’installation de coffrages antivandales pour les compteurs et la mise en place de systèmes de télérelève pour détecter rapidement toute surconsommation. L’assurance « loyers impayés et dégradations » peut également couvrir certaines conséquences d’une occupation non autorisée.
En fin de compte, l’histoire de Selim est un signal d’alarme : même un propriétaire âgé, fier de son passé de commerçant, peut se retrouver englouti par une facture d’eau colossale. Mieux vaut agir tôt, faire appel à un huissier dès les premiers signes d’intrusion, et consulter des experts pour éviter que de petits dysfonctionnements ne tournent au cauchemar.
Notes de bas de page :
- BFMTV, Immeuble squatté à Saint-Ouen: Véolia prêt à étudier « les issues les plus adaptées » pour régler la facture d’eau, 23/09/2022, https://www.bfmtv.com/paris/immeuble-squatte-a-saint-ouen-veolia-pret-a-etudier-les-issues-les-plus-adaptees-pour-regler-la-facture-d-eau_AN-202209230678.html
- CNEWS, Saint-Ouen : il doit payer près de 100 000 euros de facture d’eau après avoir récupéré son bien squatté pendant 4 ans, 22/09/2022, https://www.cnews.fr/faits-divers/2022-09-22/saint-ouen-il-doit-payer-pres-de-100000-euros-de-facture-deau-apres-avoir
- Service-public.fr, Que faire quand des squatteurs occupent un logement (fiche F35254), consulté le 24/07/2025, https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F35254
- BFMTV, Seine-Saint-Denis : un octogénaire contraint de régler une facture de près de 100.000 euros laissée par des squatteurs, 22/09/2022, https://www.bfmtv.com/paris/seine-saint-denis-un-octogenaire-contraint-de-regler-une-facture-de-pres-de-100-000-euros-laissee-par-des-squatteurs_AN-202209220784.html