La Génération Z en voie de perdre une compétence de communication vieille de 5 500 ans

Depuis toujours, l’écriture manuscrite a façonné nos échanges, de la tablette d’argile aux élégantes lettres cursives. Pourtant, à l’heure où chaque réflexe se fait sur écran, les plus jeunes semblent délaisser ce savoir ancestral, mettant en péril un lien direct et intime entre la pensée et la main.

Lorsque l’écriture manuscrite rencontre l’ère numérique

Il y a plus de cinq millénaires, nos ancêtres gravaient déjà leurs récits¹. Aujourd’hui, selon une étude de l’Université de Stavanger (2025), environ 40 % des 18–25 ans avouent éprouver des difficultés à tenir un stylo sans fatigue ni hésitation². Les claviers, smartphones et tablettes imposent un rythme où la rapidité l’emporte sur la profondeur, et où l’instantanéité prime sur la réflexion subtile.

Une compétence en voie de disparition dans le flux des écrans

Pour Lisa, 20 ans et étudiante en biologie, écrire une simple page de notes manuscrites relève du défi : « Mon esprit file plus vite que mon stylo, j’ai l’impression de perdre le fil ». Son expérience reflète un phénomène sociétal : le geste d’écrire, pourtant essentiel, se raréfie. Sur les réseaux, un message court suffit, et le besoin de calligraphie se dissout dans la facilité du copier-coller.

Le pouvoir cognitif du stylo sur le papier

Au-delà de la nostalgie, la science confirme l’intérêt du crayon. Selon une étude de la revue Scientific American, engager le système moteur fin pour tracer des lettres à la main active plusieurs régions cérébrales impliquées dans la mémoire, la concentration et la créativité³.

Le saviez-vous ? Handwriting sparks widespread brain connectivity, engageant le cortex moteur, le cortex visuel et les aires liées à la mémoire³.

Quels enjeux pour les communicants de demain ?

Perdre l’habileté à écrire soi-même peut nuire dans bien des situations : prise de notes lors d’examens, rédaction de cartes de remerciements ou annotations sur un document imprimé. Selon le ministère de l’Éducation nationale, la pratique régulière de l’écriture manuscrite renforce la mémorisation et la qualité de l’expression⁴.

Combiner tradition et technologie

Pas question de jeter nos écrans par la fenêtre ! L’objectif est de cultiver un équilibre entre supports digitaux et papier. Dans le collège où j’enseigne, nous alternons devoirs tapés et carnets manuscrits, ce qui a redonné envie à plusieurs élèves d’expérimenter le stylo-plume. L’International Literacy Association encourage d’ailleurs les écoles à réintroduire des ateliers d’écriture traditionnelle pour stimuler la motricité fine et l’expression personnelle.

Préserver un savoir qui nous relie

Au-delà de la technique, écrire à la main reste un acte profondément humain. Je me souviens d’une carte postale reçue l’été dernier : chaque mot tracé à la main avait ce charme sincère, impossible à reproduire en émojis. Dans un monde où tout va vite, le geste d’offrir une note manuscrite garde une dimension émotionnelle irremplaçable.

En définitive, la remise en selle de la plume ne se fera pas sans volonté collective. Qu’il s’agisse de parents guidant leurs enfants ou d’enseignants réinventant leurs méthodes, le défi est clair : faire coexister harmonieusement tradition et innovation pour que chaque génération conserve ce précieux lien entre la main, le papier et l’esprit.


Notes de bas de page

  1. L’invention de l’écriture en Mésopotamie https://www.futura-sciences.com/sciences/questions-reponses/histoire-invention-ecriture-mesopotamie-6797/ Futura
  2. 40 % de la génération Z perdent cette compétence essentielle à l’humanité https://www.rse-magazine.com/40-de-la-generation-z-perdent-cette-competence-essentielle-a-lhumanite/ RSE Magazine
  3. Why Writing by Hand Is Better for Memory and Learning https://www.scientificamerican.com/article/why-writing-by-hand-is-better-for-memory-and-learning/ Scientific American
  4. Évaluer pour mieux aider (Éduscol) https://eduscol.education.fr/document/7736/download

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