Val Bondasca, un endroit très spécial pour moi! À l’hiver 2023, j’ai fait l’ascension du Gran Diedro sur Badile, en 2024, j’ai grimpé sur la route du Cassin, une fois de plus sur Badile, et à l’hiver 2025, j’ai fait la première ascension de « Luce E Tenebre » sur Punta pioda. Trois ascensions qui ont façonné mon approche des montagnes, très éloignée de la foule, explorant les lieux rarement visités en hiver.
Pourtant, après toutes ces aventures d’hiver à Val Bondasca, j’avais presque honte d’admettre que je n’y suis jamais allé en été! Dans cette vallée, si spéciale pour moi dans la saison la plus froide, je voulais faire quelque chose de tout aussi spécial dans la saison plus chaude, et le choix était évident dès le début: le grand « U » de Bondasca – l’enchaïancement de tous les sommets entre Passo Della Turbinasca et Passo Cacciabella. À mon avis, la plus belle horizon du monde!
Et donc, le 29 juillet, j’ai rencontré Benjamin Bosshard, l’un de mes partenaires d’escalade les plus fiables, à Bondo. Après avoir emballé notre équipement, nous nous sommes couchés avec l’alarme définie à 4h00.
Nous sommes partis à 4 h 40 le 30 juillet pour couvrir les 1 700 mètres de gain d’altitude qui nous ont séparés de Passo della Turbinasca. Nous avons déménagé à un rythme régulier, sachant une très longue journée à venir. Du col, nous nous sommes dirigés vers Pizzo Turbinasca, le premier sommet d’une traversée qui nous mènerait plus de 17 pics au total.
Une série sans fin de hauts et de bas sur Perfect Rock nous a conduits à travers les prochains sommets: Punta Turbinasca, Punta Sant’anna, Pizzo Badile, où la dernière section de crête nous a poussés avec des lancers jusqu’à 6b. Notre première vraie pause est venue ici, sur le sommet de Badile. Il était 15h00.
La traversée s’est poursuivie avec Punta Sertori et Pizzo Cengalo. À l’heure actuelle, la fatigue s’installe, mais nous sommes restés motivés en sachant que le Tita Ronconi Bivouac n’était pas loin. Seul le pizzi gemelli est resté…
Eh bien, le Pizzi Gemelli s’est avéré être la partie la plus difficile de toute la traversée – des roches en vrac, des difficultés d’itinéraire et des sections exposées. À 21h00, nous avons finalement atteint le Bivouac, où nous avons mangé et dormi quelques heures avant de repartir vers Cima della Bondasca, le point le plus bas du « U. » De là, il ne restait que la traverse Sciore.
Heureusement, cela s’est déroulé plus vite que prévu et à 11h00, nous étions déjà sur Punta Pioda qui a marqué la fin des vraies difficultés. Il ne restait plus que de suivre la route de descente normale et de marquer le dernier sommet: L’Innominata, et peu de temps après, Passo di Cacciabella. De là, nous avons regardé toute la traversée dans toute sa grandeur – il semblait impossible que nous l’avions fait. Un rêve devenu réalité!
Nous avons finalement enlevé nos harnais et nous sommes courus vers Capanna Sciora, où nous avons été accueillis avec un délicieux gâteau de châtaignier avant de continuer la descente à Bondo.
Nous sommes arrivés à 16 h 40, exactement 36 heures après le début, après avoir couvert 29 km et 4 900 mètres de gain d’altitude. Nous étions épuisés et je ne pouvais toujours pas traiter pleinement ce que nous avions accompli. J’ai besoin de repos pour rassembler mes pensées, mais je savais que j’étais heureux.
Encore une fois, Ben s’est avéré être un partenaire d’escalade exceptionnel, et je suis sûr que nos aventures ensemble se poursuivront depuis longtemps.
– Filippo Sala, Agarone, Ticino
