L’affirmation a circulé vite, alimentant l’idée d’un « accord secret » sur un gisement de thorium dans les Vosges. Or les vérifications disponibles indiquent qu’aucune preuve solide d’un tel titre minier n’existe et que la rumeur a été démentie par des sources fiables.¹
Un accord passé dans la discrétion la plus totale
D’après plusieurs sources proches du dossier, une filiale chinoise aurait obtenu les droits d’exploration sans communication publique. En réalité, l’attribution d’un permis exclusif de recherches (PER) en France implique une consultation du public et une traçabilité sur des portails officiels (ministère, Camino), ce qui contredit l’idée d’une procédure « invisible ».²
Le saviez-vous ?
Un PER n’autorise pas l’exploitation : il encadre seulement l’exploration et doit faire l’objet d’une procédure de participation du public (Code minier, consultations ministérielles).
Une ressource convoitée et stratégique
Le thorium est régulièrement présenté comme une alternative possible à l’uranium. Les organismes de référence (AIEA, CEA) soulignent cependant que ses atouts potentiels (ex. moins d’actinides à vie longue) s’accompagnent de défis technologiques et de sûreté qui rendent la filière encore prospective.³
Les inquiétudes locales et nationales
La vigilance des habitants face à l’environnement (nappes, sols, air) demeure légitime. Mais au plan juridique, en l’absence de publication officielle (avis/arrêté) et d’un dossier accessible en ligne, rien ne permet d’affirmer qu’un droit minier a été « cédé » dans les Vosges. Les autorités et registres publics restent les références à consulter.
Une affaire aux répercussions internationales
Oui, la Chine explore la voie des réacteurs à sels fondus utilisant du thorium (prototype TMSR-LF1), ce qui nourrit l’intérêt médiatique. Cela n’implique toutefois aucun lien avec un gisement supposé en France ni une décision française passée sous silence.⁴
La nécessité d’une vigilance accrue
Cette polémique rappelle l’importance d’une information sourcée et de procédures transparentes : en France, les titres miniers sont répertoriés dans des bases publiques et soumis à consultation. Avant toute conclusion, il convient donc de vérifier Camino et les avis ministériels.⁵
Notes de bas de pages
- Non, la France n’a pas cédé « en secret » à la Chine des droits sur un gisement dans les Vosges — AFP Factuel — https://factuel.afp.com/doc.afp.com.68T24ZQ
- Consultations publiques — demandes de PER (Ministère de l’Économie) — Ministère de l’Économie — https://www.economie.gouv.fr/consultations-publiques
- À long terme, quel rôle pourrait jouer le thorium dans le nucléaire ? — AIEA (ONU) — https://www.iaea.org/fr/newscenter/news/role-du-thorium-dans-le-nucleaire
- La Chine et le réacteur expérimental au thorium (TMSR-LF1) : état des lieux 2025 — Futura — https://www.futura-sciences.com/tech/actualites/technologie-reacteur-uranium-interruption-cache-derniere-avancee-nucleaire-chinoise-123153/
- Cadastre minier numérique ouvert (Camino) — data.gouv.fr — https://www.data.gouv.fr/datasets/cadastre-minier/