Batterie volante (Batterie volante), c’est le nom que nous avons choisi pour notre itinéraire. Un hommage ludique à Ottovolante, la célèbre et belle montée du groupe Sella, mais aussi une référence à un épisode qui a inévitablement marqué la première ascension de cette montée.
Tout a commencé ce printemps. Au cours de l’une des nombreuses promenades dédiées à la recherche et à la documentation des itinéraires du massif Rosengarten – une partie d’un projet sur lequel je travaille avec Giacomo Damian – je suis tombé sur la face ouest de Punta Kafmann. Là, parmi les lignes compactes et grises, une série de stries noires coulées directement du sommet, créant une ligne naturelle et fascinante. J’ai immédiatement écrit à Gianpietro Todesco, et quelques jours plus tard, nous étions à la base, prêts à commencer à explorer.
Dès le départ, nous avons réalisé que le mur avait très peu de lignes de faiblesse naturelle, d’où notre décision de protéger la montée avec des boulons. Le rocher s’est avéré surprenant: solide et plein de poches.
Pitch After Pitch, nous grimpons avec enthousiasme et bon rythme… jusqu’au troisième pas, quand – dans un geste tragiquement comique – la batterie de forage s’envole, jusqu’à la base. Rien à faire mais en rappel et reporter. Avant de revenir sur le chemin, nous récupérons la batterie tombée (miraculeusement, cela semble toujours fonctionner!).
Nous revenons la semaine suivante, motivé pour terminer le travail. Mais cette fois, le temps se retourne contre nous: un orage soudain nous force à notre quatrième retraite. Nous réessayons quelques jours plus tard. Nous sommes presque à la fin: un terrain et demi demeure. Mais juste au moment crucial, la batterie qui est tombée le premier jour, qui avait bien fonctionné jusque-là, nous échoue à nouveau et ne montre aucun signe de vie. Jeu terminé, nous devons de nouveau descendre.
Ce n’est que début juillet, par temps presque hivernal, que nous parvenons enfin à terminer l’itinéraire. Le résultat est une voie continue et élégante sur les difficultés moyennes, bien protégée sur les sections les plus difficiles et plus longtemps sur les étirements les plus faciles. Le rocher – à l’exception du dernier terrain – est excellent, compact et agréable à grimper.
Batteria volante est notre petite contribution à ce mur encore peu connu mais à potentiel. L’approche facile de la Rifugio Coronelle / Kölnerhütte (environ 20 minutes) en fait un itinéraire accessible même les jours avec un temps incertain ou pour ceux qui ont un temps limité.
L’itinéraire se déroule sur huit emplacements, avec une difficulté maximale de 7A. Le rocher est excellent sur toute la ligne, compact et en vedette, à l’exception du dernier terrain, qui monte une cheminée quelque peu sale. Le mur fait face à l’ouest, donc il se fait du soleil à partir de fin de matinée (il est, en fait, très froid tôt le matin). Soyez juste prudent du premier terrain, qui peut être mouillé après de fortes pluies.
– Michele Torresani, Bozen
