Montagne – Escalade – A Saint-Martin-Vésubie, grimpeurs, lycéens, élus réunis en mémoire d’Hervé Gourdel

Elle pouvait sembler précipitée, cette réunion de famille convoquée vingt-quatre heures après l’horrible nouvelle ayant figé d’horreur le petit village de Saint-Martin-Vésubie où Hervé Gourdel, guide et formateur, assouvissait sa passion de la montagne.

Elle pouvait même être accusée de rejouer la scène de l’avant-veille : cette marche silencieuse faite par les villageois arborant badges et photos de l’enfant du pays, l’espoir encore chevillé au corps. Et pourtant elle fit du bien à tous, digne, émouvante, toute en retenue, et pourtant chaleureuse.

Car tout le monde y avait des amis, des cousins, des voisins, des collègues. Tout le monde se reconnaissait un lien avec l’otage décapité en Algérie par un groupe djihadistes, fut-il historique, symbolique, empathique. Et chacun se sentait à sa place dans ce qui prit l’allure, vers 18 heures, d’une marée de 800 personnes.

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L’émotion après la mort d’ Hervé Gourdel

Le sentiment d’effroi exprimé par François Hollande, mercredi soir à la tribune de la 69e session de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York, face à la décapitation de notre compatriote Hervé Gourdel, enlevé dimanche par les terroristes islamistes du groupe jihadiste algérien Jound al-Khilafa, a été ressenti par l’ensemble des Français. En ce mercredi 24 septembre, peu après 17 heures, lorsque la terrible nouvelle est tombée sur les chaînes d’information en continu, à la radio ou sur les écrans de nos smartphones, le temps s’est comme arrêté, stoppé net par cet acte barbare qui nous a tous glacés. De l’hémicycle de l’Assemblée nationale à celui du Sénat, des salles de rédaction aux salles de classe, dans les entreprises ou les services publics, dans les cafés ou dans la rue, des grandes villes jusqu’au plus petit village, nous avons tous été sonnés par la mort brutale du guide de haute montagne dont la libération, si ardemment espérée, s’est évanouie en un instant.

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Incroyable – Le guide d’Hervé Gourdel dans le viseur de la justice

‘Karim O.’ était de retour en Algérie depuis environ un mois lorsqu’il a contacté Hervé Gourdel via Facebook pour l’accompagner dans le massif de Djurdjra, en Kabylie. D’après les informations de BFM TV, ce guide de haute montagne – qui ne s’est pas déclaré aux autorités algériennes pour cette activité – est considéré comme le ‘suspect numéro un’ dans les recherches des autorités sur la complicité des ravisseurs d’Hervé Gourdel.

Gardés à vue

Le Franco-Algérien, un habitant de Lille, est entendu depuis ce jeudi après-midi à Bilda. Selon le droit algérien, il peut être maintenu en garde à vue jusqu’à 20 jours puisqu’il s’agit d’affaires liées au terrorisme, indique BFM TV.

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L’Algérie pourchasse les terroristes

«Le ratissage se poursuivra nuit et jour jusqu’à ce que le corps d’Hervé Gourdel soit retrouvé» et que ses ravisseurs soient «neutralisés». Alors que les opérations de ratissage menées par près de 3000 militaires ne donnaient hier, toujours rien, les autorités algériennes ont répété que l’assassinat d’Hervé Gourdel ne resterait pas «impuni». Malgré le peu d’informations officielles données sur l’enquête, menée par la gendarmerie et les services de renseignements, des sources sécuritaires anonymes ont laissé entendre que les cinq Algériens qui accompagnaient le touriste français étaient toujours auditionnés.

Il y aurait parmi eux un Franco-Algérien, un Lillois originaire de Boufarik, un certain Karim Oukara, «un électron libre qui vient souvent dans la région pour faire de l’alpinisme», et un certain Oussama Dehendi, qui selon son frère en Allemagne joint par téléphone, aurait 21 ans. Sur sa page Facebook, il se présente comme «guide touristique à Tikjda» et précise qu’il habite à Boufarik. Son dernier post remonte au vendredi 19 septembre: il indique dans son statut «Tikjda! – surexcité!». D’après le quotidien Liberté, ces deux membres du club des alpinistes de Boufarik auraient été interpellés par les services de sécurité dans le cadre de l’enquête. La mère d’Oussama, que nous avons jointe par téléphone, précise avoir vu «son fils arriver mardi avec des gendarmes qui ont perquisitionné le domicile, avant de repartir avec les gendarmes pour Bouira.»

Les services de sécurité, qui ont perquisitionné les ordinateurs portables, les téléphones et les documents, n’auraient pas établi de lien entre les jeunes et les terroristes, mais ils leur reprochent de ne pas avoir signalé la présence d’un étranger parmi eux comme l’exige la procédure de sécurité. Une négligence dont les accusent aussi les connaisseurs de la région adeptes des sports de montagne. «Tous ceux qui font de la montagne savent que la zone de Tizi N’kouilal est très dangereuse. Moi-même, je n’y emmène plus personne depuis l’insurrection islamiste de 1992.»

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