Économie et biodiversité : produire et consommer dans les limites de la biosphère

Sans vraiment savoir comment le calcul est réalisé, il parait que depuis le 20 août 2014, l’humanité vit « à crédit ». Selon l’auteur : ‘elle aura utilisé son « budget » de ressources naturelles pour l’année 2014. Cet indicateur, développé depuis 1992 par le réseau Global Footprint permet de conceptualiser l’écart entre ce que la nature peut régénérer et ce qui est requis pour alimenter l’activité humaine’.

Ci-dessous, nous reprenons la présentation de l’éditeur pour information des lecteurs. Ceci reste plus une démarche militante qu’une démarche scientifique

‘La raréfaction des ressources est directement liée à l’érosion de la biodiversité, qui connait une période d’extinction massive, d’une rapidité inédite et sans précédent. Il ne fait plus de doute, comme le montrent les nombreuses études scientifiques sur ce sujet, que cette situation est principalement due aux activités humaines et industrielles. Or, les entreprises, les collectivités et l’économie en général, dépendent fortement de la nature et donc des ressources renouvelables et non renouvelables (eau, nourriture, bois, pétrole) qui servent leurs processus de fabrication. Dans le même temps, elles sont aussi tributaires du « bon » fonctionnement des écosystèmes et de leurs propriétés émergentes (pollinisation, cycles biogéochimiques, échanges gazeux, fertilité des sols). Le constat est donc aujourd’hui tout aussi brutal que préoccupant : l’économie dégrade la biodiversité dont elle dépend !

‘Un constat qui prend sa source dans l’illusion d’abondance et de gratuité de la nature qui a fortement influencé les générations d’économistes classiques ou néoclassiques. Les politiques économiques actuelles – qui en sont le fruit – vivent au-delà des capacités de la nature à se régénérer et se perpétuer. Quelques espaces de conservation qui ne suffisent plus !

‘Pour être soutenable, l’économie doit (ré)apprendre à vivre aux rythmes du vivant et se fixer des « limites biologiques et physiques » à ne pas dépasser. Elle doit se rapprocher de l’écologie scientifique pour comprendre comment fonctionne la nature, de sorte à la copier, s’en inspirer, pour élaborer des activités productives. C’est ce que d’autres économistes, comme René Passet ou avant lui Nicholas Georgescu-Roegen répètent : le système économique n’est qu’un un sous-ensemble de la sphère sociale, elle-même incluse au sein de la biosphère. Il ne peut exister d’économie sans humains et sans nature.

Les appels pour une «croissance verte » ou un « développement durable » qui foisonnent aujourd’hui cachent souvent des systèmes de production inchangés. Le verdissement des produits ou des services garantit-il des modes de production respectueux du vivant ? L’économie circulaire ou l’écologie industrielle – à système inchangé – ne subiront-elles pas l’effet rebond et le dumping des impacts dans d’autres territoires ? Les tentatives de compensation des dommages, en donnant un droit à détruire, ne repoussent-elles pas la mise en œuvre de solutions alternatives ? Enfin, l’écologie du consommateur, que l’on voudrait « exemplaire », ne fait-elle pas oublier que ces derniers sont dépendant des productions qui leurs sont offertes et du marketing mis à l’œuvre pour écouler les produits ?

Dans « Economie et biodiversité », Natureparif a souhaité démontrer, exemples à l’appui, qu’il est possible de repenser nos modes de production et de consommation dans la perspective d’un monde fini. Des milliers d’alternatives existent et ne demandent qu’à émerger, si toutefois des réformes économiques sont portées jusqu’au bout par les décideurs. Dans le secteur du bâtiment, de l’agro-alimentaire, des transports, de la gestion de l’eau, de l’énergie et de l’industrie en général, il existe une multitude d’innovations pour produire tout en veillant à la préservation des caractéristiques fonctionnelles des écosystèmes.

‘Pour illustrer ces analyses, ce livre propose des mécanismes qui peuvent favoriser les transitions des pratiques privées comme des politiques publiques. Les auteurs abordent enfin, pour réussir à prendre le virage nécessaire à ces changements, les outils de régulation, l’organisation et le financement nécessaire à la transition.

‘Ce guide a été réalisé en grande partie à partir des interventions du colloque des 19 et 20 mars 2013 « Economie et biodiversité : produire et consommer dans les limites de la biosphère » organisé par Natureparif, Humanité & Biodiversité, la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et pour l’Homme, Alternatives économiques et l’Institut Veblen’.

Le guide est disponible à la vente auprès de Victoire Editions

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