Fernand Blanchi, président du Parc National du Mercantour : une vision très spéciale de l’écologie sur un territoire de montagne protégé

Fernand Blanchi, 64 ans, est le maire de Valdeblore où doit se dérouler les 3 et 4 juin prochain un séminaire technique sur la protection des troupeaux contre la prédation. Il est aussi le président du parc National du Mercantour où il siège depuis 1989 au conseil d’administration. Il en connaît donc bien les dossiers mais aussi les contraintes environnementales et réglementaires, non seulement au cœur du Parc mais également dans la zone d’adhésion, précédemment appelée zone périphérique, dont fait partie sa commune.

Mais voilà que ce Président a une vision des choses assez originale. Il peut un jour « défendre la présence du loup », et le lendemain « l’implantation en cœur du parc d’une prise d’eau au torrent de Mollières pour alimenter une centrale hydroélectrique ».(Cf. TourMag.com du 17 juin 2011)

Une définition de « protection de l’environnement » entretenu par l’élu qui semble donc à géométrie variable. Selon l’association de protection de l’environnement Vigilance-Mercantour, il maintient une décharge en aval d’une station d’épuration. Selon l’association : « Cette décharge est très ancienne, datant des années 1950. Elle est à présent réservée aux matériaux neutres : terre, gravats, résidus de chantier, mais malgré la mise en place d’une déchetterie sur la commune, de mauvaises habitudes persistent et une incursion sur le site fait état de déversement récent d’objets qui n’ont rien de neutre tels que des bidons de fuel et de lubrifiant. L’accumulation de matériaux au fond du vallon forme un lac dans lequel des effluents de toutes sortes se déversent lentement mais sûrement ». Les photos sont édifiantes et ne laissent planer aucun doute

Dans une lettre adressée à la DDTM 06 par Vigilance-Mercantour il est précisé : « Une telle décharge constitue une verrue pour une commune du Parc National du Mercantour, dont le maire est de plus le président ! C’est également une vitrine honteuse pour les nombreux randonneurs parcourant le GR5, celui-ci passant tout près sur l’autre rive du vallon Gros ».

La même association précise que le 14 Avril 2012 elle a obtenu un entretien sur ce sujet avec Mr Fernand Blanchi qui a alors indiqué : «que ce point noir était en cours de traitement avec les services de l’état et serait réglé dans un délai d’un an ».

Un an s’est écoulé et il ne s’est rien passé. Enfin presque, puisque nous apprenons qu’un PV a été rédigé.

Avec un tel comportement, il est plus facile de comprendre, outre le chantage exercé sur elles, les raisons qui poussent des communes à ne pas signer la charte et à quitter le navire du Parc National (1) qui risque de le mener tôt ou tard à sa perte.

Louis Dollo

(1) La Charte du Parc National du Mercantour a été soumise à l’adhésion de 28 communes. Elle est jugée beaucoup trop floue aux yeux d’une majorité d’habitants, chasseurs, pécheurs, éleveurs, (…). Elle vise les activités économiques et touristiques de la zone avec d’éventuelles futures interdictions…

Trois communes n’ont pas voulu adhèrer à cette Charte et sortent du Parc National du Mercantour :

  • Isola (06)
  • Saint Etienne de Tinée (06)
  • Jausiers (04) qui compromet la continuité écologique indispensable avec Barcelonnette.

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