Le Mouvement des talibans du Pakistan (TTP) a revendiqué l’attaque visant neuf alpinistes étrangers, dont cinq Ukrainiens, tués par balle dans la nuit de samedi à dimanche dans l’Himalaya pakistanais. Dans un appel téléphonique à l’AFP, un porte-parole du TTP, Ehsanullah Ehsan, a précisé que l’opération avait été menée par une faction jusqu’ici inconnue, ‘Junood ul-Hifa’, pour venger la mort du numéro deux des talibans pakistanais, Wali ur-Rehman, tué en mai par un tir de drone américain.
Les autorités pakistanaises ont annoncé lundi avoir identifié les corps de dix alpinistes étrangers et de leur guide local tués ce week-end par un groupe armé islamiste. Le bilan des victimes s’est alourdi. L’attaque visait des touristes dans un camp de base de l’Himalaya, dans le nord du pays .
Les victimes étrangères sont un Américano-chinois, trois Ukrainiens, deux Slovaques, deux Chinois, un Lituanien et un Népalais, ont précisé des responsables de la province du Gilgit-Baltistan où a eu lieu l’attaque. Dimanche, un premier bilan évoquait neuf morts parmi les alpinistes ainsi que leur guide pakistanais.
Un touriste Chinois a survécu à cette attaque intervenue dans la nuit de samedi à dimanche dans un camp de base du Nanga Parbat (8125 mètres), le second sommet le plus haut du pays.
Ce raid sanglant a été revendiqué par le Mouvement des talibans du Pakistan (TTP), le principal groupe rebelle islamiste du pays, qui a affirmé qu’il avait été perpétré par une de ses factions jusqu’ici inconnue, le Junood ul-Hifa.
Elle devrait porter un coup terrible à l’industrie déjà chancelante du tourisme au Pakistan, déjà largement handicapée par la réputation violente du pays et un réseau de transport vieillissant. Les corps des touristes tués ont été transportés dimanche dans la capitale Islamabad , d’où ils devaient être rapatriés vers leurs pays d’origine.
Le nord du Pakistan fut longtemps épargné par les violences rebelles qui ensanglantent le pays depuis 2007. Mais ces deux dernières années, plusieurs attaques sectaires sanglantes y ont eu lieu contre la communauté chiite, majoritaire dans la région. Les circuits touristiques himalayens, plus reculés, n’avaient toutefois jamais été atteints jusqu’ici.
Les groupes de défense des droits de l’homme dénoncent régulièrement l’impunité dont jouissent les groupes armés sectaires pakistanais et leurs collusions régulières avec les grands partis politiques.