Que devient régis Rolland ?
Interview par Sandra Stavo-Debauge
Après quelques mois sans nouvelles, j’ai croisé Régis Rolland de retour d’un voyage au Chili, l’occasion de faire un point sur l’après APO…
Que s’est-il passé avec APO ?
Régis Rolland : En 2010, suite à un souci de trésorerie, la marque APO a été reprise par un groupe de financiers russes. Mon statut est alors passé d’entrepreneur à salarié responsable de marque tenu de rendre des comptes à un directeur général. Même si je restais plus ou moins décisionnaire au niveau du produit, je n’avais plus le contrôle.
Tu n’avais plus la main au niveau de l’orientation marketing d’APO ?
RR : APO était principalement orientée freestyle. Mais, observant la montée en puissance des pratiques outdoor/backcountry, je souhaitais plutôt mettre l’accent sur ce segment. Je développais d’ailleurs des produits en ce sens avec mon équipe R&D : une gamme de splitboards avec ses fixations, une nouvelle gamme freeride haut de gamme et un nouveau swallow tail. Etant plutôt un homme de produit, ma vision était différente de celle du CEO. Je ne me retrouvais plus dans la direction que voulait prendre le groupe. La société essuyant des difficultés financières, nos chemins se sont séparés ; j’ai été licencié pour motif économique en août 2014.
Qu’as-tu fais depuis ton licenciement économique ?
RR : Depuis que j’ai été licencié c’est le bonheur (rires) ! J’ai passé une super année, je me suis remis en forme, j’ai changé mon alimentation et j’ai une pêche d’enfer.
Je ne cache pas que les quatre années passées au sein de Snowide furent lourdes et forcément difficiles, j’avais besoin de respirer !
Le temps m’a permis de prendre du recul et comme je reste passionné de glisse et de voyage, j’en ai profité pour vivre à fond mes passions. J’ai fait beaucoup de sport et surtout du splitboard, du stand up paddle (SUP) tout l’été (et je continue d’ailleurs), de la moto (29 000 km en 16 mois, du bonheur !) et j’ai voyagé : quinze jours en Alaska début avril où j’ai participé au « Tail gate Alaska », trois semaines de splitboard en Norvège en mai et je rentre d’un mois de splitboard et de freeride au Chili.
Et comme j’aime toujours et encore faire progresser les techniques et donc les produits, je me suis remis à développer mes propres splitboards et mes planches de freeride.
Des bruits courent que tu vas remonter une marque, quels sont tes projets cet hiver ?
RR : Pour l’instant, j’ai la chance de pouvoir faire ce que je veux, je vais donc continuer à développer des produits parce que ça me passionne. Je réfléchis à divers projets, j’ai des opportunités dans différents domaines. Je ne suis pas pressé. Que ce soit dans cette industrie de la glisse que je connais très bien ou dans un autre domaine, je prends le temps. J’ai maintenant ce luxe d’avoir du temps, chose que je n’avais jamais eu auparavant et c’est magique… Pour le reste on verra bien.