Les appels à la prudence se succèdent, se multiplient. Mais les morts s’amoncellent. Treize personnes ont déjà perdu la vie depuis le début de l’hiver dans les Hautes-Alpes, toutes ensevelies par des avalanches. La faute à une sous-couche de neige trop mince pour stabiliser le manteau blanc. Les plaques à vent se forment et se décrochent au fil des jours. La montagne est minée. Le terrain de jeu des skieurs, des randonneurs s’avère dangereux, se révèle périlleux. Hier encore, un groupe de quatre à cinq skieurs de randonnée, partant de Ceillac vers Maljasset par le col du Tronchet, a fait partir une grosse coulée sur le versant nord-ouest, entre les massifs du Queyras et de l’Ubaye, sans être emportés. « On a frôlé la catastrophe. Cette avalanche est bien connue et a déjà fait des victimes par le passé, en 2011 notamment », rappelle le capitaine Nicolas Colombani, commandant du Peloton de gendarmerie de haute montagne de Briançon.
‘Se renseigner avant de partir, et écouter les conseils des professionnels de la montagne avant de s’engager ’
Le risque est actuellement ‘marqué’ (3 sur 5) dans tous les massifs haut-alpins au-dessus 2?000 mètres d’altitude. Les faces exposées nord, nord-est, nord-ouest sont les plus accidentogènes. « Il y a énormément de cassures en montagne mais également beaucoup de plaques qui ne sont pas descendues. Pas encore. Pourtant, nous observons de nombreuses traces de skieurs ou de randonneurs dans la neige, dans ces secteurs à risques. Nous appelons encore une fois à la vigilance. Il faut se renseigner avant de partir, et écouter les conseils des professionnels de la montagne avant de s’engager », poursuit le capitaine Colombani. Il y a quelques jours, se souvient le militaire, un gardien de refuge vers Ceillac a déconseillé à un groupe de neuf randonneurs d’aller vers la Tête Girardin. Ils y sont allés quand même alors que la raison aurait dû les en dissuader. Par précaution, le gardien de refuge a tout de même prévenu le PGHM de l’itinéraire emprunté par ce groupe. Au cas où….