A plusieurs reprises avions abordé ici le sujet des possibles interdictions d’accès à la montagne passant par des propriétés privées ou des espaces sous baux agricoles et autres. La problématique vient le plus souvent d’un comportement des randonneurs qui se croient tout permis partout en estimant que la montagne est à tout le monde. Ce qui est faux. Mais le dire c’est déjà s’attirer les insultes.
La question des chiens de protection a souvent été un sujet de discorde. La question vient d’être réglée par une jurisprudence donnant tort au randonneur même s’il se fait mordre. Qu’on se le dise….
D’autres conflits interviennent entre les troupeaux en pacage sur des terrains loués sous contrat et des campeurs à proximité des refuges ou plus simplement des randonneurs qui ont peur des animaux. Tout terrain en France a un propriétaire privé ou public. On oublie de le dire et même de l’enseigner dans les formations de cadres fédéraux ou diplôme d’Etat.
Le cas ci-dessous évoqué par le Dauphiné Libéré est tout aussi significatif d’une tension liée au comportement tout en sachant que pratiquement aucun CDESI (Comité Départemental des Equipements Sentiers et Itinéraires) institué par une loi sur le sport pour prévenir les conflits ne fonctionne.
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‘Peut-être qu’un jour, vous devrez vous acquitter de quelques euros pour grimper sur la Tournette. Pourquoi ? Tout simplement parce que Vincent Frossard en possède une partie. 221 hectares sur la face Nord-Est exactement. Il revendique même la partie sommitale, appelée “le Fauteuil”. Et l’envie de faire payer les milliers de randonneurs qui foulent son terrain, hiver comme été, est en train de lui titiller les neurones. « Un peu comme au mont Gerbier de Jonc », dit-il.
‘Mais revenons en Haute-Savoie. Quand vous “faites” la Tournette, en passant par Thônes, vous traversez donc la propriété de Vincent Frossard aussi sûrement que son salon. Sauf que le plafond est à 2351 mètres au-dessus du niveau de la mer. Et l’affaire ne date pas d’aujourd’hui. Ce territoire est dans sa famille depuis 1785. Il possède aussi le refuge de Rosairy. Le quinquagénaire tente de le faire vivre vaille que vaille, malgré les travaux qu’il faudrait engager pour au moins un million d’euros. Le simple câble qui le dispenserait de monter six tonnes de matériel à dos d’homme chaque année coûterait 200 000 euros. Alors forcément, devant l’ampleur de la tâche, le gardien du temple est tenté de se transformer en marchand… du même temple. La semaine dernière, il a donc envoyé une lettre recommandée aux clubs sportifs qui organisent régulièrement des courses dans “son salon”… pardon sur son fauteuil !…’