Manaslu : la question

« Hâtez-vous lentement ; et, sans perdre courage, vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage. » N. Boileau

Le dramatique accident survenu au Manaslu m’oblige une nouvelle fois à m’interroger, à chercher des réponses là où les questions s’accumulent.

Moi qui me bats tous les jours pour que mes proches comprennent pourquoi je monte là-haut, encore et malgré tout.

Finalement comment ne pas me sentir responsable ?

Mais voilà, face à notre société qui se cherche, face à l’individualisme qui s’émancipe, face à toutes ces radicalités qui se développent, le fait de monter là-haut procède comme une soupape, un moment de repos.

Cela nous pose, indubitablement, face à nous même. Non comme une religion, mais plutôt par obligation. Parce que là haut, quoiqu’on en dise, il devient difficile de se mentir ou de se cacher derrière des filtres ambigües.

Les points de repères pour comprendre un tel drame manquent. En effet, comment, dans le pragmatisme ambiant, comprendre que certaines personnes puissent encore mourir pour un rêve ?

Car au-delà de tout ce qui se dira sur cet accident le constat est bien là, unique et impitoyable : oui, ils sont morts pour leurs rêves, rien de plus.

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