De
la dangerosité des animaux
« Quand on veut se débarrasser de son chien,
on dit qu’il a la rage »
Le proverbe semble avoir été habilement détourné par les opposants à la faune
sauvage en tout genre.
La nouvelle mouture pourrait être « Quand
on veut tuer son loup (ou son ours) on dit qu’il est dangereux »
Au cours de l’histoire, le loup et l’ours ont eu maille à
partir avec les hommes et des loups et des ours ont tué des hommes. C’est
encore le cas parfois dans certains pays où la faune sauvage est très présente
(Canada, Russie, etc.).
Le nier serait un mensonge et personne ne doute que les
grands prédateurs soient des animaux dangereux.
Même si l’image du « teddy bear » ou de l’ourson en peluche est
ancrée dans nos cultures, il ne viendrait à l’idée de personne d’aller chercher
à câliner un vrai ours.
De même que l’on se méfie des chiens, personne ne pense raisonnablement à aller
caresser un loup.
Pourtant c’est sur la dangerosité du loup et de l’ours que
leurs opposants tentent de paniquer l’opinion à grand renfort d’images choc et
de démagogie.
C’est ainsi que suite au lâche assassinat de deux chiens par
un loup,
largement documenté, on nous fait miroiter un futur de film d’horreur avec des
loups « contaminant » la
France, tapis dans l’ombre dans l’attente d’égorger… nos fils et nos compagnes.
C’est
ainsi que la fédération des acteurs ruraux écrit (fautes
d’orthographes corrigées):
« en tant que citoyen vous faites ce
qu’il faut pour protéger vos chiens, chèvres, vaches, chevaux, moutons,… enfants!
Mais l’état
assure-t-il le minimum syndical de ses obligations? Pourtant il doit assurer la
sécurité des biens et des personnes!
Faut-il un
accident plus grave pour que l’état assume enfin ses responsabilités?
Ou faut-il le
traîner en justice? »
Si l’on utilise la notion de dangerosité des animaux pour
les éliminer, il faudrait ainsi se préoccuper rapidement des
abeilles et autres hyménoptères qui en France
tuent en moyenne une quinzaine de personnes par an. Aux États-Unis, elles seraient responsables d’une quarantaine de
décès par an. La mort survient dans un tableau clinique de choc anaphylactique
avec collapsus cardiovasculaire.
C’est moins « gore » que d’être étripé par un loup, mais le résultat
est le même.
Les pesticides de Monsanto devraient heureusement rapidement nous délivrer de
ce danger inacceptable dans un pays moderne ! (joke)
Et puisque l’on
parle des chiens, on devrait aussi se poser quelques questions et à l’instar de
la fédération des acteurs ruraux, mettre l’état devant ses responsabilités.
Avec 500 000
cas de morsures de chiens déclarées en France chaque année (chiffres émanant du Centre de Documentation
et d’Information de l’Assurance (CDIA)), entraînant 60 000 hospitalisations, on
ne peut plus considérer le chien comme un animal anodin. D’autant que ce
chiffre de 500 000 est celui des agressions déclarées, or tout un tas de morsures
ne font pas l’objet d’une plainte, sûrement la grande majorité. Les chiens et
leurs propriétaires participent activement et avec bonheur au creusement du
trou de la sécurité sociale puisque entre 0,5 et 1% des urgences chirurgicales
sont dues aux morsures de ces débonnaires animaux. (Source : Docteur Romana,
chef de service de chirurgie réparatrice de l’enfant à l’hôpital Trousseau).
Il faudrait donc demander au plus vite l’éradication des chiens au moins dans
un rayon d’un kilomètre autour de toute crèche, garderie, école ou collège,
demander un permis d’arme pour tout animal supérieur au gabarit chihuahua et
demander surtout pour les autres le port de la muselière dès que ces animaux
dangereux se trouvent sur la voie publique ! (JOKE, quoique…)
Une lecture réductrice du même acabit peut permettre de faire le raisonnement
suivant : Au vu des statistiques, le loup est moins de dangereux pour
l’homme que le chien. De ce fait en tuant deux chiens, le loup a fait baisser le danger pour
l’homme.
Déterrage
Puisque l’on est dans les horreurs en tout genre commises d’un bord ou de
l’autre, on peut aussi parler de la chasse au déterrage, pratique des plus
raffinées dans les techniques de mise à mort d’animaux sauvages.
Le déterrage, ou vénerie sous terre, consiste à
envoyer des chiens dans un terrier en en bouchant les autres entrées. Les
chiens doivent acculer l’animal au fond du terrier le temps que les déterreurs
creusent un trou. Ensuite, les animaux sauvages (blaireau, renard, ragondin)
seront « arrachés » de leur terrier avec des pinces en fer, puis généralement
tués à la dague !
L’animal
(pardon d’oublier le qualificatif
« sauvage ») souffre énormément : Morsures par les chiens (et
combats violents), éventuels coups de pelles et pioches, capture brutale avec
la pince métallique et mise à mort douloureuse à la dague !
Les déterreurs créent
même des championnats de déterrage !
Pour ceux qui aiment les images choc, je recommande vivement http://www.abolition-deterrage.com
Dans la logique d’œil pour œil, dent pour dent, qui montre bien le niveau
d’évolution de certains, on appréciera cette superbe
vidéo, où les images du
carnage effectué par un loup dans un troupeau de brebis rivalise bien avec
celle de la mise à mort du loup capturé, livré en pâture à 5 chiens pour qu’ils
l’étripent dans la plus authentique tradition des grandes civilisations.
En
conclusion
La nature n’est ni bonne ni mauvaise, elle
est. La mise à mort d’un animal, domestique ou pas, par un autre n’est jamais
beau à voir. Mais seul l’homme a la perception de ce qui est beau, horrible ou
nécessaire.
Que le loup ou l’ours pose des problèmes aux
éleveurs, c’est un fait. Qu’il faille trouver des solutions, une évidence. Que
ce soit des animaux dangereux, et qu’il faille adapter nos comportements, bien
sûr. Mais ce n’est en aucun cas une raison pour justifier une éradication des
loups ou des ours car si cela constituait une condition suffisante, ce serait
une porte ouverte à de nombreux autres excès.