Arian Lemal, le Monsieur Propre montagnard

Les plus hauts sommets du monde, c’est de l’air pur, l’ivresse de l’altitude, une sensation de liberté inégalée… et des tonnes de déchets. Des détritus que redescend patiemment Arian Lemal, un alpiniste français amoureux des montagnes immaculées. 

« Notre planète mérite un effort ». C’est avec une bâche de 50m2 arborant ce slogan, que l’alpiniste Arian Lemal va s’élancer le 9 mai prochain vers le sommet du Mont-Blanc. Une image symbolique qui sera immortalisée par une photo prise en parapente. Dans le sac à dos de cet amoureux de la nature, en plus de la bâche offerte par un sponsor, le rêve de dépoussiérer le point culminant de l’Europe occidentale des déchets laissés par des générations d’alpinistes moins respectueux de l’environnement.
A 27 ans, Arian n’en est pas à son coup d’essai. Né à Gennevilliers mais grimpeur depuis l’enfance, il décide en 2006, au détour d’une conversation avec des alpinistes croisés dans les Alpes italiennes, de faire passer un message à travers ses aventures. Il devient « balayeur des cimes » et se lance dans une première grande expédition de nettoyage. Ce sera l’Aconcagua, 6 962m, plus haut sommet d’Amérique du Sud. Il en ramènera 150kg de déchets… à la force de ses seules mains. « Beaucoup d’alpinistes m’encouragent, mais je pars seul. Sur l’Aconcagua, il y a quand même quelques Hollandais et Australiens qui m’ont aidé sur une journée. Ce jour-là nous avons pu descendre 60kg de déchets ! ».
Depuis, Arian a multiplié les expéditions, le Kanchenjunga au Népal (5200 m), La Réunion, le Mont-Blanc et les Alpes en 2007, le Gasherbrum au Pakistan en 2009… Même si parfois, l’indifférence est au rendez-vous. « Au Pakistan, j’ai vu des Iraniens jeter 15kg de déchets alimentaires dans une crevasse. J’y suis allé et j’ai étalé le contenu de leur sac devant leur tente. Dans le plus grand silence. »


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