1er saut de falaise en Iran sur le mur du Bisotoon

Réalisé en «Wingsuit» le saut a été Baptisé, «Bisotoon Bird» par les grimpeurs Iraniens, Hesam, Mohsen et Mehrdad qui m’ont accompagnée au sommet.
La paroi du Bisotoon, montagne de calcaire de 5 km de large pour plus de 1200 mètres de haut se situe à l’ouest de Téhéran en Iran et à 15 minutes de voiture de la ville de Karmansha.
Cet événement a été réalisé dans le cadre du Festival d’escalade de Bisotoon organisé en partie par François Bernard, un guide de Chamonix, qui voulait faire partager le plaisir de la montagne avec des grimpeurs Iraniens. Mon but était de faire découvrir ce qu’est le Basejump à la population et de trouver un saut réalisable sur cette paroi. Nous avons eu la chance d’être accueilli et logé dans un superbe monument historique classé à l’UNESCO qui se trouve sur l’ancienne route marchande reliant le haut plateau iranien à la Mésopotamie.
Lors de la première ascension, j’avais un sac à dos de 8kg , mon parachute, ma «Wingsuit» et 3 litres d’eau car par une température de 45°C en plein soleil, sans période d’acclimatation, je dois beaucoup boire. La recherche du «spot» afin d’effectuer un saut en toute sécurité à nécessité 2 heures de marche d’approche et 3 heures d’escalade.
Les Iraniens m’ont surprise par leur agilité lors des traversées sur les vires qui n’étaient pas très larges. Arrivés au sommet, nous sommes récompensés par la découverte d’un saut de plus de 750 mètres, dont 300 mètres de falaise verticale. Je sais qu’avec la finesse de vol de ma «Wingsuit» je peux m’élancer de cette paroi et arriver à la zone d’atterrissage que j’ai repérée. Bien qu’ayant trouvé l’endroit idéal, le vent trop violent m’empêche pour l’instant de réaliser ce premier saut de falaise en Iran. Je décide d’abandonner mon parachute au sommet pour redescendre en rappel et y remonter le lendemain.
Après une nuit de sommeil, nous effectuons une montée rapide. Durant l’ascension, je suis touchée par la confiance de l’équipe de grimpeurs Iraniens. Bien qu’ils n’arrivaient pas à comprendre comment je pouvais sauter en bas d’une falaise et voler, ils ont mobilisé toute leur énergie pour moi.
Lorsque je me suis équipée de ma «Wingsuit» et de mon parachute, je les ai sentis un peu tendus. Ils ne savaient pas trop à quoi s’attendre. J’appelle Sam Beaugey qui est resté au pied de la falaise, il me confirme que les conditions sont idéales. Je suis prête à sauter ! J’entends la voix d’Hesam, qui un peu stressé me souhaite un «Good Luck, Gérald».
Au moment où mes pieds quittent la falaise, j’entends les alpinistes Iraniens crier de joie. Ils me voient voler. Cette énorme falaise est magnifique avec une paroi orangée et irrégulière. A l’atterrissage, après une trentaine de secondes de vol, je suis accueillie par tous les gens du village. Les femmes et les enfants me rejoignent avec d’énormes sourires.
Etant dans un pays où les valeurs humaines sont si différente des nôtres, je redoutais un manque de compréhension mutuelle, mais j’ai pu me sentir totalement épanouie aux côtés de ce peuple. En effet, les barrières culturelles humaines n’existaient plus, nous étions des montagnards qui avons partagé un moment privilégié en nature.
Un grand «MERCI» à tous les grimpeurs du festival et à la superbe équipe Iranienne.

Géraldine Fasnacht

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