Un golf-18 trous sur la commune de Bonnieux (Vaucluse) : Le parc naturel régional du Lubéron prend position

 

Le parc naturel régional du Luberon communique :
Un golf-18 trous annoncé dans la plaine agricole du Calavon, sur la commune de Bonnieux (Vaucluse)
Balle d’essai ou projet déjà dans les tuyaux ? Le parc naturel régional prend position


 


Réuni le 9 mars dernier à Roussillon, le Bureau du Comité syndical du Parc du Luberon, a étudié la compatibilité avec les dispositions de la charte du Parc (*) de l’aménagement d’un éventuel projet de golf-18 trous dans la plaine agricole du Calavon, sur la commune de Bonnieux.


 


Un golf-18 trous, c’est, à grande échelle, sur environ 50 ha, du décapage et du compactage de sol, des apports de matériaux, des déplacements de terre, une très forte consommation en eau, l’emploi de très nombreux intrants pour faire pousser et entretenir une pelouse particulière.


A tel point que les  atteintes portées à la vocation agricole des sols, à la qualité de l’environnement, et l’insécurité foncière (élévation considérable du prix du foncier et pratiques spéculatives induites) générée par de tels projets, fussent-ils publics ou privés, nécessitent un droit des sols spécifique, figurant de façon claire et précise dans le document d’urbanisme de la commune concernée.


Comme le rappelle fréquemment le maire de Bonnieux, le document d’urbanisme actuellement en vigueur sur sa commune n’autorise pas ce type d’aménagement.


 


Les membres du Bureau attirent l’attention sur la priorité donnée dans la charte du Parc au maintien de la vocation agricole des sols.


Sur le Plan de la charte (*), les sols agricoles de la plaine du Calavon figurent dans la catégorie ‘ espace rural aux terroirs agricoles irrigables ‘.


La notice (*) accompagnant ce Plan précise pour cette partie du territoire : ‘ la gestion patrimoniale et raisonnée des sols doit faire ici l’objet d’une attention très particulière au regard de leur valeur agronomique et du montant très important des investissements réalisés sur le long terme par la collectivité pour leur mise en valeur agricole. ‘


Toujours en relation avec ces sols, la notice précise encore : ‘ les dispositions et mesures de la charte engagent les communes adhérentes (au Parc) à privilégier une gestion évitant que s’y développent des occupations irréversibles, leur conservant pour l’avenir des possibilités d’adaptation à des usages agricoles non prévisibles dans le présent. ‘


 


La charte contient de nombreuses dispositions venant conforter cette orientation de protection de la vocation agricole des sols, et ce, pour de multiples raisons inhérentes à un territoire classé en parc naturel régional et membre du réseau international des Réserves de biosphère :


–       les sols agricoles sont une ressource naturelle non renouvelable ;
–      
les sols agricoles sont les plus gros réservoirs de biodiversité dans  notre région ;
–       la sécurisation sur le long terme de la vocation agricole des sols est indispensable au maintien et au développement de l’activité agricole.


 


En conclusion :
Les membres du Bureau du Comité syndical du Parc rappellent :
–       que la charte du Parc détermine les orientations de protection, de mise en valeur et de développement  du territoire du Parc, et que les documents d’urbanisme des communes ayant approuvé la charte doivent être compatibles aves ses mesures et ses dispositions ;


–       qu’en adhérant au Parc les communes se sont engagées, au travers de leurs documents d’urbanisme, à éviter l’artificialisation des sols, la fragmentation des espaces naturels et agricoles, tout en veillant à maitriser la pression foncière et les conflits d’usage sur les terres agricoles ;


–       que vouloir transposer sur le territoire fragile du Parc des infrastructures de tourisme et de loisir disproportionnées par rapport à celles des communes et coupées des bourgs est contraire aux pratiques touristiques qu’il entend privilégier ;


–       que sur cette partie du territoire du Parc, cette charte s’inscrit dans la lignée de celles qui l’ont précédée, comme un serment fait par les fondateurs du Parc qui ont misé sur la  conservation de la vocation agricole des sols ;


–       qu’un tel  serment ne peut être rompu par un projet de golf qui remporterait la mise dans un paysage agricole, naturel et bâti jusque là préservé par tous ceux qui ont joué le jeu. Un peu comme ‘ merci pour tout ce que vous avez fait depuis 35 ans, c’est bon pour mon golf ! ‘.


 


Les services du Parc, mais aussi ceux de la Chambre d’agriculture du Vaucluse seront au service de la commune de Bonnieux pour mettre ces objectifs et ces mesures en application dans le cadre de la révision en cours de son document d’urbanisme, afin qu’il ne soit pas entaché d’une erreur manifeste d’appréciation quant au devenir des sols de la plaine agricole, ce qui le rendrait incompatible avec la charte du Parc.


 


(*) ces documents sont téléchargeables sur le site internet du Parc :


– plan du Parc : voir charte p. 26 et suiv. + document pdf téléchargeable


– notice : voir charte pp. 29 à 35


 

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