L’alpiniste répare par l’acte l’enfant bafoué qu’il a été

L’aventurier a gravi les plus hauts sommets pour la fierté de sa mère partie trop tôt, à qui il dédie un livre.

Quand, à ses 20 ans, le tuteur général de Genève demande à Michel Vogler s’il veut reprendre son nom de naissance, Alain Oggier Dumont, ce dernier s’en étrangle et en profite pour lui retourner la question. «Lorsque je lui ai demandé des éclaircissements sur mes origines, il a menti, comme l’a fait ma mère adoptive, un monstre de méchanceté, et comme d’autres adultes m’ont menti. Je l’ai su des années plus tard, quand j’ai appris la vérité. Les adultes qui racontent des mensonges aux enfants sont des irresponsables.»

Cet épisode, le Nyonnais Michel Vogler l’évoque dans une lettre adressée à sa mère, décédée quand il avait 3 ans, en 1944. Une longue lettre qu’il a mise six années à écrire, entre 2008 et 2014, et qui fait l’objet d’un ouvrage de 376 pages publié ces jours. Il y raconte sa vie. Une vie d’orphelin, débutée par une enfance bafouée, qu’il a réussi à positiver, rebondissant après chaque nouvel événement douloureux. «C’est ma petite fille Camille qui m’a poussé à écrire la trajectoire de celui qu’elle appelle «L’homme qui n’a pas de parents». Je veux montrer aux jeunes que tout est possible, même quand on naît pauvre et sans famille.»

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