Le 18 avril, dix-huit sherpas perdaient la vie dans l’avalanche la plus meurtrière qu’ait connue l’Everest. Un événement qui a levé le voile sur leur condition.
Ce 18 avril, lorsque l’aube chasse l’obscurité du ciel, dans ce décor écrasant de tours de glace bleue, le spectacle est d’une beauté fantastique. On pense rarement au danger. Il est constant, partout, et parfois plus. Vers 7 heures, un bruit sourd accompagné d’un gros nuage retentit dans la cascade de glace. Au camp de base, les observateurs voient se détacher un grand mur de neige et de glace de l’épaule ouest de l’Everest qui, littéralement, écrase les dix-huit sherpas. On n’ose pas imaginer l’hécatombe si la catastrophe s’était produite aux alentours du Summit Day. Plusieurs centaines de personnes auraient succombé. Était-ce prévisible ? La menace est suspendue comme une épée de Damoclès au-dessus de leurs têtes depuis des années. En 2012, le businessman de la montagne, Russel Brice, avait tiré la sonnette d’alarme et annulé son expédition. En 2013, comme tous les ans, la cascade de glace avala un ou deux acrobates des neiges, mais personne n’en parla. Cette année, le drame a changé à tout jamais l’ascension de l’Everest.