Le massif du Mont-Blanc n’est pas le seul candidat à l’Unesco, l’alpinisme aussi. Ce second dossier a été auditionné le lundi 26 février. Cela valide le dépôt définitif de la candidature qui pourrait aboutir en 2019 par une inscription note l’association.
Ce que l’on entend par « patrimoine culturel » a changé de manière considérable au cours des dernières décennies, note l’UNESCO.
Le patrimoine culturel ne s’arrête pas aux monuments et aux collections d’objets
L’organisation le définit comme suit. Le patrimoine culturel ne s’arrête pas aux monuments et aux collections d’objets. Il comprend également les traditions ou les expressions vivantes héritées de nos ancêtres et transmises à nos descendants. Il s’agit des traditions orales, des arts du spectacle, des pratiques sociales, rituels et événements festifs, ou encore des connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers.
Bien que fragile, le patrimoine culturel immatériel est un facteur important du maintien de la diversité culturelle face à la mondialisation croissante. Avoir une idée du patrimoine culturel immatériel de différentes communautés est utile au dialogue interculturel et encourage le respect d’autres modes de vie.
Lettre de soutien
En septembre dernier Frédi Meignan, gardien du refuge du Promontoire (Parc national des Écrins), et président de Mountain Wilderness France avait publié une lettre de soutien à cette démarche :
« Longtemps, les monts furent « maudits ». La curiosité, la volonté de s’élever, inhérentes à l’Homme, l’ont amené à fréquenter ces hauts lieux et à en transformer la perception. Au fur et à mesure qu’il grimpait, l’Homme découvrait la beauté des montagnes tout en créant une discipline. Pas une discipline sportive, même si elle demande efforts physiques et maîtrise technique, mais une discipline qui s’affranchit des stades, qui fait du monde son horizon.
L’alpinisme, c’est monter là-haut ; pour certains, monter le plus haut possible. C’est surtout sortir de sa zone de confort pour accepter d’aller à la rencontre du beau.
« L’immensité des lieux dans lesquels on s’aventure redonne à l’Homme sa perception de l’Humain »
Dans une société aspirant à l’illusoire « risque zéro », l’alpiniste est parfois perçu comme celui qui s’aventure au dehors du monde des hommes. Bien au contraire, la pratique de la montagne, sublimée dans l’esprit de cordée porté par l’alpiniste, conduit les hommes à s’assumer, à assurer la sécurité de l’autre, si semblable, notre sœur, notre frère.
L’immensité des lieux dans lesquels on s’aventure redonne à l’Homme sa perception de l’Humain, le rend solidaire des autres humains qui l’accompagnent.
La cordée est l’une des plus belles illustrations de la destinée commune des humains.
L’Humanité ne sera sauvée que par la qualité des relations humaines, ce sont les relations entre Humains qui permettront de sauver le monde de la perte vers laquelle il semble s’acheminer à grande vitesse.
L’alpinisme est un laboratoire des échanges humains : confiance, réciprocité, solidarité… Des qualités sublimées par les meilleurs d’entre eux qui consacrent leurs vies, à travers leur engament dans les équipes de secours en montagne, à sauver celles de leurs semblables.
Ce sont ces qualités, indispensables à la pratique de l’alpinisme, indépendamment du niveau de difficulté, qui sont les bases de l’entente de demain.
Pour cela, inscrire l’Alpinisme au Patrimoine mondial de l’UNESCO me semble plus que souhaitable, indispensable. »