L’année dernière, la saison des estives s’est terminée sous un ciel d’orage et de vives tensions. La première attaque d’ours, qui vient de se produire dans le Val d’Aran, ravive brutalement la colère et les inquiétudes, qui ne seraient déjà plus « maîtrisables ».
Véronique Estrémé, vice-présidente de l’Association pour la sauvegarde du patrimoine en Ariège-Pyrénées (Aspap) et Bruno Besche-Commenges préviennent : « Si le dialogue ne sert à rien (1), il est évident que, sur le terrain, d’autres actions seront envisagées sans que qui que ce soit ne puisse plus maîtriser quoi que ce soit, ni lui (le sous-préfet, ndlr) ni nous. Ce n’est pas un avertissement, mais un constat. N’importe quel patron, artisan, ouvrier, fonctionnaire qui verrait ainsi massacrer son outil de travail réagirait de même ».
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L’Aspap s’attend ainsi à un regain de violence, qu’elle ne cautionne pas, mais qu’elle ne peut pas condamner non plus. même si elle « ne prône pas la violence ».
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En Biros, cette année, les transhumances n’auront pas lieu : la vallée n’a pas le cœur à la fête. Et la montée vers certaines estives parait plus que compromises, notamment au Trapech et à la chapelle de l’isard, deux zones où les troupeaux ont été victimes de nombreuses prédations l’été passé. Pour l’Aspap, ce sont bien les prémices de l’« ensauvagement » de la montagne. « Aujourd’hui, le cirque de La Plagne nous est interdit en raison de la présence d’un nid de gypaète, reprend Véronique Estrémé. L’ONF a déserté toutes ses missions, sauf la surveillance de l’ours….’