Avalanche : un terrain mouvant

Olivier Cousin, de la CRS de Briançon a publié quelques photos des avalanches du week end dernier dans les Hautes Alpes.
Trois de ces photos concernent l’Eypiol (Abriès), considéré comme une randonnée d’initiation côtée 1.3 sur une pente faible (voir le topo sur Skitour) et donc souvent réalisée sans se poser de question quand le risque d’avalanche est élevé dans le Queyras.

Commentaire d’Olivier : ‘Evidemment, si je publie ces photos c’est pour qu’on ne le considère plus comme cela…’

Il est à rappeler que s’il existe des probabilités, il n’existe pas de règles intangibles dans le domaine des avalanches et la prudence doit rester de mise. Certains experts tentent de donner des valeurs de référence pour donner une meilleure perception du risque. C’est le cas d’Alain Duclos (après Werner Munter entre autre) qui parle pour les avalanches d’une pente de référence de 30 à 45°.
Avant tout, merci de bien vouloir vérifier les inclinaisons de pente, en MESURANT sur le terrain ou sur la carte. Les estimations à la louche ne valent rien, surtout vu de loin, surtout depuis un hélico’.
‘… je n’ai encore jamais examiné d’accidents pour lesquels il n’y ait pas 30° au moins quelque part dans le secteur concerné. J’ai plusieurs fois mesuré autour de 25° à la rupture, mais il y avait davantage en dessous. Ou alors l’écoulement ne s’est pas étendu.
Il est dommage de pinailler sur un des seuls paramètres facilement mesurables pour aider la prévention
.’ dit-il sur le forum de Skitour

Fredéric Jarry, autre spécialiste en avalanche, travaillant à l’ANENA (Association Nationale d’Etude de la Neige et des Avalanches) rappelle que ‘les 30° d’inclinaison pour le départ des plaques de neige sèche est la valeur où l’on commence à constater le plus gros des départs. On constate ‘régulièrement’ des départs à moins de 30°. Et dans certaines conditions, à des inclinaisons qui peuvent paraîtres ‘hallucinantes’ quand on prend ces 30° comme la règle absolue. Par exemple, l’année dernière en Colombie Britannique, les conditions nivo (7 couches de givre de surface dans le manteau neigeux) faisait qu’ils ont constaté des départs de plaque de neige sèche à moins de 20°.
Il y a ‘la règle’ et ses ‘exceptions
‘.

Bref, quelque soit la pente parcourue, cela ne dispense pas de prendre les mesures de précautions qui vont éviter en cas de mauvaise surprise de se retrouver avec plusieurs victimes.
L’avalanche de Ceillac (4 victimes, 3 morts) et celle d’hier dans le Valais suisse (11 victimes, 4 morts) choquent principalement par le nombre de victimes.

Rappelons que s’il est parfois difficile d’évaluer le risque local d’avalanche, des règles de sécurité de base permettent de limiter ce risque et d’éviter des victimes multiples dans la même avalanche.

Différents organismes offrent des formations a la prévention et au secours en avalanche, accessibles à tous :

ANENA (Association Nationale pour l’Etude de la Neige et des Avalanches)

FFME (Fédération Française de la Montagne et de l’Escalade)

La FFCAM (Fédération Française des Clubs Alpins et de Montagne)

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