Circulation perturbée pour les poids lourds par les cols transfrontaliers des Pyrénées-Atlantiques

Les Pyrénées ne disposent que des trois tunnels transfrontaliers : Puymorens en Ariège, Aragnouet dans les Hautes-Pyrénées et Somport dans les Pyrénées-Atlantiques. Mais aucun ne dispose d’infrastructures d’accès sérieuses pour le passage des poids lourds, ce qui engendre des perturbations régulières.

Somport interdit aux poids lourds

Contrairement à certaines informations, le tunnel du Somport n’est pas fermé. Il n’est d’ailleurs soumis à aucune restriction. Par contre, son accès versant français par la vallée d’Aspe fait l’objet de restrictions, par arrêté préfectoral du 17 avril.

Selon la Préfecture des Pyrénées-Atlantiques, ces restrictions dureront « jusqu’à la fin des travaux de consolidation pérenne de la chaussée ». Et il est précisé « l’interdiction de circulation faite aux véhicules de plus de 3,5 tonnes en transit entre la France et l’Espagne ». Il a été constaté des « fissures sur la chaussée de la RN 134 ainsi que sur la paroi clouée adjacente située sur le territoire de la commune d’Urdos ». Une précédente interdiction de circulation des PL avait été prise « par arrêté préfectoral durant la période du 8 au 18 avril 2014 de manière à procéder aux sondages géotechniques nécessaires ainsi qu’au démontage partiel du parement maçonné de cette paroi ».

Cette interdiction de circulation pour les PL de plus de 3.5T et l’alternat mis en place pour les véhicules de tourisme, caravane t camping-cars est valable « jusqu’à la fin des travaux de consolidation pérenne de la chaussée » qui devraient durer 3 mois environ soit jusque vers la mi-juillet.

Vallée d’Aspe-Affaissement de la chaussée / Ph. Gendarmerie

Conséquences de cette interdiction au Somport

Ce mouvement de terrain consécutif à des infiltrations d’eau de ces dernières semaines, se situe au lieu-dit Lacondre, ce gave du même nom qui traverse la route à 5 km environ au-dessus d’Urdos juste avant le viaduc d’Arnous avant l’accès aux Forges d’Abel et l’entrée du tunnel. Selon le capitaine Denis Mangin, commandant en second de la compagnie de gendarmerie d’Oloron : « La paroi et la chaussée peuvent s’effondrer, la sécurité des usagers ne peut plus être assurée…//… Mais des poids lourds, notamment espagnols, bravent cette interdiction». Et ils sont relativement nombreux. Alors que la gendarmerie ne peut pas être présente 24/24h, pas moins de 80 infractions ont été relevées. En temps normal, ce sont environ 300 camions par jour qui empruntent cette route nationale…. Jadis impériale puisque cette route de la vallée d’Aspe construite sous Napoléon III. L’amende est alors de 90 Euros avec un retour en arrière pour le camion récalcitrant.

Pour remédier à cette prise de risque sur une chaussée très déstabilisée, un portique limitant la hauteur à 3.50 m devrait être installé obligeant les camions à trouver un autre itinéraire soit le col du Pourtalet soit Biriatou.

Le col du Pourtalet également interdit aux Poids lourds

Depuis Pau en France et Saragosse en Aragon, le passage le plus naturel et le plus rapide pour les camions était le col du Pourtalet et la vallée d’Ossau. Mais les habitants ne l’entendent pas de cette oreille.

Le maire de Laruns, Robert Casadebaig, principale commune concernée, avait déjà pris l’initiative d’interdire la traversée de la ville par les poids lourds de 18h à 9h du matin. Depuis ce jeudi 1er mai, un arrêté départemental « toute circulation de poids-lourd de plus de 12 tonnes sur la départementale 934, dans le sens Espagne – France ». Et ceci, essentiellement pour des raisons de sécurité.

Vidéo : France 3 Aquitaine

Conclusion

La traversée des Pyrénées ouest par des camions de gros tonnage ne peut se faire que par la côte. Est-ce un mal ou un bien pour les Pyrénées ? Nous pouvons par ailleurs constater que les affirmations anciennes des écologistes selon lesquelles il était fait une autoroute en vallée d’Aspe pour desservir le tunnel du Somport sont fausses. Mieux encore, la desserte est si mauvaise et si peu aménagée que l’ancienne route Impériale ne résiste pas. Pour des raisons de sécurité et de pérennité des installations durables, les aspois devront-ils revenir à la diligence ? En attendant, les montagnes et les vallées béarnaises seront plus calmes.

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