Dans les forêts luxuriantes du Costa Rica, il arrive parfois que la nature réserve des surprises presque irréelles. C’est ce qu’a vécu un résident en se promenant simplement dans son jardin. Entre les feuilles d’un goyavier, un éclat métallique a attiré son regard — non, ce n’était pas un bijou perdu, mais bien un insecte. Et pas n’importe lequel : un scarabée aux reflets chromés, digne d’un bijou vivant.
Une rencontre digne d’un conte scientifique
Alors qu’il effectuait sa routine matinale sur sa propriété, Michael Farmer a été interpellé par ce qu’il pensait être un morceau de métal accroché à une feuille. Curieux, il s’est approché, a tendu la main… et s’est retrouvé face à l’un des insectes les plus fascinants d’Amérique centrale : un Chrysina limbata, surnommé « scarabée miroir » en raison de sa carapace argentée si brillante qu’on peut littéralement y voir son reflet.
« Je n’avais jamais rien vu d’aussi parfait dans la nature », confie-t-il. Et sur ses photos, on comprend son émerveillement : l’insecte reflète son environnement comme une surface polie, à tel point qu’on distingue même la silhouette du photographe dans sa carapace. Une image surréaliste, presque digne d’une installation d’art contemporain.
Un insecte rare et menacé, à protéger
Le Chrysina limbata, bien que connu des entomologistes, est de plus en plus difficile à observer. Selon les données du National Biodiversity Institute of Costa Rica (INBio), la déforestation, la fragmentation des habitats et la collecte par des collectionneurs avides ont fait fondre les populations de cette espèce au fil des années. Le fait de tomber sur un spécimen en pleine nature devient donc un événement exceptionnel, surtout dans une zone habitée.
Fort heureusement, Michael n’a pas cherché à le garder. Après quelques clichés, il a délicatement reposé l’insecte sur une feuille. En quelques battements d’ailes, le scarabée s’est envolé, comme s’il n’avait jamais été là. « Je ne suis pas fan d’insectes d’ordinaire, mais celui-ci m’a bouleversé par sa beauté », raconte-t-il.
Un bijou de la nature à observer, pas à collectionner
Le Chrysina limbata n’est pas seulement un régal pour les yeux. Il incarne aussi l’ingéniosité de la nature : ses reflets métalliques ne sont pas dus à un pigment, mais à une structure microscopique dans sa carapace, qui diffracte la lumière de manière très spécifique — un phénomène physique également étudié en optique. Certains chercheurs du Smithsonian Tropical Research Institute s’intéressent même à ces propriétés pour développer des revêtements réfléchissants bio-inspirés.
Cette rencontre impromptue nous rappelle que le merveilleux est souvent à portée de main, même au coin d’un jardin. À l’heure où la biodiversité mondiale est mise à rude épreuve, chaque observation devient un acte de sensibilisation.
Alors, la prochaine fois que vous croisez une feuille qui brille un peu trop, penchez-vous : ce n’est peut-être pas un éclat de métal… mais un petit trésor vivant.