Le 5 juillet dernier, Manu Córdovaet Oriol Baró ont répété la mythique voie du Pilier d’Angle dans un style impeccable : A vue et dans la journée. Il s’agît de la quatrième répétition à vue et de la première espagnole. Il semblerait que ce soit la première fois que cette performance soit faîte dans la journée.
Après plusieurs jours à scruter les prévisions météo depuis chez eux, et après quelques coups de téléphone, Oriol et Manu se sont donné rendez-vous en vu de profiter du Mont Blanc.
Et ce qu’ils ont fait, après un bivouac au pied de la paroi, ils sont parvenus au sommet de cette voie difficile en 16h d’ascension. La stratégie poursuivie fût simple. Oriol grimpait la première partie de la voie, Manu grimpait la seconde partie. Pendant que Manu gravissait la seconde partie, Oriol remontait aux jumards sur corde de 8mm tout le bouclier de la divine, c’est à dire toute la partie dure, remontant le sac le plus lourd pour permettre à Manu de grimper plus léger.
A chacune des 9 longueurs dures enchaînées avec style par Manu, Oriol remontait aux jumards. Manu pouvait alors remonter le sac et enchaîner la longueur suivante.
‘A vrai dire, je n’osais pas y penser, mais en arrivant au relais de la dernière longueur dure, j’ai laissé échappé un hurlement de joie car j’avais réussit a enchaîner en grimpant à fond’ (Manu). “ En voyant Manu depuis le relais, j’avais parfois envie de rajouter quelques friends. Quel beau combat!” (Oriol)
Après avoir gravit la partie difficile, ils terminèrent en montant les 200 derniers mètres ensemble, arrivant au sommet du Pilier d’Angle à 21h. Après une pause pour se reposer, manger et s’hydrater, c’est finalement à 4h30 du matin qu’ils sont parvenus au terme de l’arète, au sommet du Mont Blanc, avec un vent violent qui ne les laissait aucun repos.
La descente par les Grands Mulets a paru interminable, mais avec une banane d’une oreille a l’autre. Un asado de leurs amis argentins Alex et Manu viendra aider a la récupération physique et mentale.
En ce qui concerne la cotation, Manu ne dit pas grand chose… ‘Le 7b m’a demandé beaucoup d’efforts, je ne sais pas si c’est parceque je ne me suis pas arréter pour souffler ou si c’est à cause de la difficulté… Avec ce que j’ai dû donné, je penserais pour 7b+ bien que je m’en foute pas mal. J’ai passé un super moment avec un pote et j’ai tout fait pour réaliser un rêve’.
Au final, 16h de grimpe, 4h de repos au sommet du pilier et 2h pour rejoindre le sommet du Mont Blanc.
Une belle course!