À Massy, dans l’Essonne, une histoire hors du commun fait grincer des dents dans tout le voisinage. Un studio rénové de fond en comble s’est transformé en cauchemar pour son propriétaire, à cause d’une cohabitation complètement incontrôlée entre une locataire… et une soixantaine de chats. Ce fait divers soulève une fois encore la question des limites de la protection animale, mais aussi celle des abus de certains locataires.
Quand un logement neuf vire au cauchemar
Le propriétaire se souvient encore du moment où il a remis les clés. En 2021, après avoir investi près de 35 000 euros dans la rénovation d’un petit studio de 27 m², il pensait enfin rentabiliser son bien avec une location paisible. Rien ne laissait présager ce qui allait suivre.
Ce n’est qu’à la suite d’un signalement anodin qu’il découvre l’ampleur du désastre. Un couple de passants, intrigué par le manège des félins à travers une fenêtre du rez-de-chaussée, alerte les autorités. Pompiers et police se rendent sur place… et tombent sur une véritable colonie féline : pas deux, ni dix, mais une soixantaine de chats, entassés dans un espace minuscule.
Des chats partout, et un studio devenu inhabitable
Quand le propriétaire entre dans les lieux, il peine à reconnaître l’appartement qu’il avait soigneusement refait. Murs noircis, meubles détruits, plancher abîmé par l’urine acide… Sans parler de l’odeur insoutenable qui imprègne l’air. “J’ai eu un haut-le-cœur. C’est comme si tout ce que j’avais construit avait été englouti”, raconte-t-il, encore choqué.
La locataire, de son côté, affirme qu’elle n’avait à l’origine que deux chats. Mais avec le temps, les portées se sont enchaînées, sans stérilisation ni contrôle. Un cas typique de syndrome de Noé, selon certains vétérinaires, qui évoquent une forme de trouble psychologique dans lequel l’individu recueille compulsivement des animaux, sans pouvoir en assurer le bien-être.
Associations et bénévoles à la rescousse
Alertée, l’association Truffes sans toit a rapidement pris les choses en main. Une bonne partie des chats a été recueillie, nettoyée et soignée, puis répartie dans des familles d’accueil volontaires. Malheureusement, la promiscuité et la consanguinité ont laissé des traces : nombre d’entre eux souffrent de maladies chroniques ou de malformations.
Mais tout n’est pas encore rentré dans l’ordre. Malgré les interventions, une vingtaine de chats se trouvent toujours dans l’appartement, et la locataire refuse de quitter les lieux. Pour le propriétaire, c’est un cauchemar sans fin : loyers impayés depuis mai 2023, impossibilité d’accès, logement invendable en l’état.

Une situation juridique bloquée, malgré les alertes
La mairie, bien qu’informée, avoue son impuissance face à la situation. Le recours à la SPA a été engagé, mais les procédures administratives prennent du temps, et l’urgence sanitaire ne cesse de s’aggraver.
Ce cas n’est malheureusement pas isolé. Selon la Société Protectrice des Animaux (SPA), de plus en plus de situations similaires émergent en France, souvent liées à des profils fragiles psychologiquement, sans ressources suffisantes pour prendre soin d’autant d’animaux.
Comment éviter ces dérives ?
En tant que propriétaire bailleur, il est difficile d’anticiper ce genre de dérive, mais certains signaux doivent alerter : nuisances olfactives, bruits inhabituels, fenêtres constamment fermées, etc. Dans le cas présent, ce sont des passants qui ont fait preuve de vigilance. Un rappel que la vigilance collective peut parfois éviter le pire.
Et pour ceux qui souhaitent accueillir des animaux, les associations insistent : stérilisation, suivi vétérinaire et capacité d’accueil adaptée sont indispensables. Au-delà d’un certain seuil, ce n’est plus de l’amour des animaux, mais un risque pour tous : bêtes, voisins… et propriétaires.