C’est une histoire qui pourrait parfaitement débuter par “Il était une fois…”, mais elle est bien réelle. Un homme a retrouvé, au bout de huit décennies, un trésor familial dissimulé à l’aube de la Seconde Guerre mondiale. Et tout cela grâce à un plan griffonné à la main par son père, des décennies après les faits.
Un héritage enterré à la veille de la guerre
En 1939, alors que l’ombre de la guerre s’étend sur l’Europe, une famille de l’est de la Pologne prend une décision cruciale : cacher ses biens les plus précieux pour les protéger de l’invasion imminente de l’Armée rouge¹. La famille Glazewski, qui vivait alors près de l’actuelle ville de Lviv (Ukraine), enterre un coffret dans un lieu connu d’eux seuls… qu’ils ne reverront jamais².
La carte qui a traversé les générations
Près de 80 ans plus tard, Jan Glazewski, petit-fils du patriarche de l’époque, décide de partir sur les traces de cet héritage. Aujourd’hui âgé d’environ 72 ans (né en 1953), il s’appuie sur un dessin que son père lui a confié : une carte tracée de mémoire cinquante ans après la fuite familiale³.
“Mon père m’a donné cette carte avec quelques indications. Il l’a dessinée uniquement à partir de ses souvenirs, un demi-siècle après avoir quitté la maison”, raconte Jan. Le plan pointait l’emplacement de leur ancien manoir – depuis longtemps détruit – et guidait jusqu’à un champ envahi par la végétation, en pente, bordé par une forêt.
C’est précisément là que Jan décide de mener ses recherches. Armé d’un détecteur de métaux et de beaucoup de patience, il suit pas à pas les indications paternelles³.
Le saviez-vous ?
Lviv a porté plusieurs noms selon les périodes et les langues : Lwów en polonais, Lemberg en allemand, Lvov en russe. Son statut a changé au gré des frontières au XXᵉ siècle, ce qui explique que des familles polonaises y aient vécu avant 1939.²
Mettre au jour le passé
Au bout de plusieurs heures d’exploration, le miracle se produit : enfoui sous terre, un coffret contenant les bijoux de sa mère, disparue lorsqu’il était enfant. “Toucher ces objets qu’elle avait soigneusement emballés il y a 80 ans… c’était bouleversant. J’ai eu l’impression de réaliser un rêve d’enfant, mais aussi de tenir une promesse faite à mon père. Cela m’a donné une immense fierté.”³
Dans le coffret se trouvaient notamment la cuillère de baptême gravée de son père et divers objets de valeur³, estimés par certains médias à plusieurs milliers de dollars⁸. Jan envisage d’en exposer certains pour honorer la mémoire de sa famille et transmettre cette part d’histoire aux générations futures⁴.
Plus qu’un trésor matériel
Cette découverte ne représente pas seulement un gain financier ou un objet de curiosité. Elle est le lien tangible entre un passé bouleversé par la guerre et un présent marqué par la transmission familiale. Comme le rappellent de nombreux historiens, la mémoire familiale se construit autant sur les récits que sur les objets conservés.
En retrouvant ce coffre, Jan a refermé une page restée ouverte depuis trop longtemps. Il a redonné vie aux souvenirs, honoré la parole d’un père, et prouvé qu’au-delà des métaux précieux, certains trésors ont avant tout une valeur sentimentale inestimable.
Footnotes
- Musée Mémorial de l’Holocauste – Invasion de la Pologne (automne 1939) : https://encyclopedia.ushmm.org/content/fr/article/invasion-of-poland-fall-1939
- Wikipédia (FR) – Lviv : https://fr.wikipedia.org/wiki/Lviv
- University of Cape Town – Family silver: a story of fortitude and buried treasures : https://www.news.uct.ac.za/article/-2023-01-16-family-silver-a-story-of-fortitude-and-buried-treasures
- Demotivateur – Il retrouve un trésor familial vieux de 80 ans… : https://www.demotivateur.fr/insolite/il-retrouve-un-tresor-familial-vieux-de-80-ans-grace-a-une-carte-dessinee-par-son-pere-33007