Avec ses 8000 projets dans les pays en développement, le Mécanisme pour un Développement Propre, issu du protocole de Kyoto, vivote encore. L’Accord de Paris risque de l’achever.
L’accord de Paris doit relancer les négociations climatiques. Ce qui passe par un grand ménage des dispositifs onusiens contre le changement climatique.
A commencer par les rejetons du protocole de Kyoto. L’accord signé au Japon en 1997 a en effet mis en œuvre des dispositifs complexes de réductions d’émissions de CO2. Au niveau des Etats, comme au niveau des entreprises, il était possible de financer des projets de réduction d’émissions de CO2 dans les pays du Sud (ou pays de l’annexe II) et de les prendre à leur compte.
Une idée qui a fait du chemin. Depuis 2005, 7900 projets dans 107 pays ont émis 1,6 milliard de crédits. Le tout pour un investissement total de près de 100 milliards d’euros. Soit une réduction théorique de 1,6 milliard de tonnes de CO2. Un montant modeste au regard des 10 milliards de tonnes de CO2 émises par la Chine chaque année.
Un système moribond
L’accord de Paris devrait achever le système moribond, qui survit depuis la fin du protocole, en 2012. « Avec la fin de la séparation des pays en Annexe I et Annexe II, le mécanisme de développement propre n’existera plus de facto », constate Antoine Guillou, coordinateur du pôle énergie et climat de Terra Nova.
Les erreurs de méthode de départ sont à l’origine de la déconfiture du système, qui a accueilli des projets au profil contestable, comme les producteurs de gaz industriels (protoxyde d’azote, gaz réfrigérants) ou les barrages. Des secteurs qui ont représenté la grande majorité du total de crédits MDP. « Au point que certains projets de fabrication de gaz industriels ont été construits dans le seul but de récupérer des crédits » rappelle Antoine Guillou.