Présidente du Congrès mondial des Ouïghours, Rebiya Kadeer, 63 ans, femme d’affaires respectée des autorités chinoises jusqu’à la fin des années 90, puis emprisonnée pendant six ans, défend désormais de son exil aux Etats-Unis et tout autour du monde la cause de son peuple. Elle sera en France, au Grand Bivouac d’Albertville (Savoie), le 22 octobre prochain.
On pourrait la présenter comme le « Dalaï lama » du Xinjiang : un porte-parole charismatique et respecté pour huit millions de Ouïghours, peuple turcophone d’Asie centrale et un territoire – le Xinjiang, deux fois et demi la France – sous administration chinoise, en butte depuis de longues années aux autorités de Pékin. D’origine modeste, petite fabricante de vêtements, puis femme d’affaires avisée gratifiée par le pouvoir chinois, Rebiya Kadeer s’est peu à peu élevée publiquement contre la répression dont son peuple fait l’objet, au point d’être jetée en prison aux débuts des années 2000, avant d’être libérée sur pression des Etats-Unis où elle vit aujourd’hui en exil.
Désormais « ambassadrice » inlassable de la cause des Ouïghours, invitée par le Grand Bivouac, festival du voyage et des découvertes partagées, du 21 au 24 octobre prochains à Albertville (Savoie), Rebiya Kadeer participera, en présence de nombreux spécialistes du Xinjiang – chercheurs, documentaristes, grands voyageurs – à une soirée spéciale consacrée, le vendredi 22, à « la Route de la Soie, une légende d’aujourd’hui ». Par ailleurs, plusieurs autres rendez-vous, parmi les 70 proposés aux festivaliers, aborderont ce thème dont deux grandes expositions photo : « Kasghar, résister ou disparaître » de Louis Marie Blanchard et « Chemins parallèles » de Reza, autre invité d’honneur de cette édition 2010.