Après que le WWF ait tenté de mettre la main sur les formations à la « bonne bouffe » du mouvement Slow Food et que les multiples organisations de l’écologie profonde cherchent à s’implanter sournoisement dans divers organismes, voici que le Rotary (1), honorable institution, rentre dans la danse par des moyens assez peu apprécier chez certains éleveurs.
Il s’agit, selon le titre du Dauphiné.com du 17 avril 2013, d’un « grand rendez-vous avec la biodiversité ». Et il est précisé : « L’opération est d’envergure, sous le nom de Ryla, ou Rotary Youth Leadership Awards. Il s’agit d’un séminaire à la gouvernance sur le thème de la biodiversité ». Voilà donc le Rotary parti pour une opération quasi militaire sous le nom de code Ryla. Et pour embellir l’action, on parle de « biodiversité ». Une manière la plus parfaite pour « enfumer » le naïf car tout se gâte dès le début de la présentation du séminaire.
La plaquette de présentation de RYLA 2013 « Parler de biodiversité » laisse pantois dès les premières phrases. Il y est précisé : « Parler de biodiversité c’est s’intéresser à ce qui nous entoure. Dans le département des Hautes-Alpes on peut l’envisager de toutes les manières possibles : la flore, la faune, les paysages sont à relier aux hommes, leurs cultures, leurs représentations. Depuis le col Bayard, nous vous proposons de parcourir la vallée du Champsaur pour apprendre et comprendre le concept de biodiversité ». Edifiant ! Il manque un maillon essentiel à la biodiversité : l’homme. Il n’est pas à relier à la flore, la faune et les paysages il est et doit être inclus dans l’ensemble en qualité de vivant.
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.Une intervention de l’UICN, est-ce vraiment sérieux ?
Nous pouvons nous interroger sur le sérieux et de la crédibilité de la présence d’Hervé Cortot pour un tel séminaire. Chargé de mission scientifique au Parc National des Ecrins il est également présenté comme : « Membre actif de l’UICN (Union International pour la Conservation de la Nature) ». Et c’est bien tout le problème. Le 14 mars 2009, New Scientist titré son éditorial au sujet de l’UICN : « Nous avons besoin de connaître toute la vérité à propos des espèces en danger ». Dans le même temps, Rachel Nowak parle des « imperfections de la Liste Rouge mettent des espèces en danger ». Et il précise dans son article : « La liste rouge voudrait être un standard scientifique de haut niveau, un système transparent, en réalité ce n’est pas le cas ». Les arguments ne manquent pas pour mettre en doute la crédibilité de l’UICN.
Le sujet ne serait que palabre sans intérêt pour nous s’il ne concernant pas l’ours et le loup, eux sujet hautement polémique. Le 19 juin 2012, un communiqué de presse de l’UICN titré : « Liste rouge 2012 des espèces menacées de l’UICN : la France au 5ème rang mondial » attire l’attention de Bruno Besche-Commenge de l’ADDIP. Il écrit : « Le titre du communiqué de presse de l’UICN, qui place la France au 5° rang mondial pour les « espèces menacées », est très ambiguë. Il ne s’agit pas en effet des espèces en général, ni de toutes celles plus ou moins présentes en France, mais comme il est dit ensuite dans le texte : des « espèces animales et végétales menacées au niveau mondial. »Il précise : « Et cela change tout, en effet ne sont pas concernées les espèces qui, même présentes sur le sol national, ne sont pas par ailleurs menacées de disparition. La manipulation consiste à « oublier » cette dimension mondiale pour glisser en généralisant à toutes les espèces présentes en France quel que soit leur statut mondial».