Les guides français en ébullition

Ces jours-ci, dans les coulisses du syndicat national des guides de montagne (SNGM), on parlait lettres d’avocats, constat d’huissiers et syndrome UMP. Entre les porteurs de la motion « un guide, une voix » et la direction du SNGM, les divergences de forme quant à l’assemblée de l’Alpe d’Huez, samedi, occultaient un constat partagé : depuis 66 ans, le métier a évolué et les statuts de ce syndicat créé à l’origine par les cinq grandes compagnies n’est plus en phase avec les enjeux actuels.


Désormais, les guides indépendants, ces professionnels qui évoluent seuls ou dans des structures de moins de 16 personnes, représentent plus de la moitié des effectifs de la profession.


« Les jeunes ne viennent plus seulement des vallées mais aussi des villes et proposent leurs services par internet, explique Philippe Brass, l’un des initiateurs de la motion. Et puis la commercialisation de la montagne en tant que produit a faussé la donne. » Le Goûter met le feu aux poudresDes agences de tourisme sollicitant les services des guides à moindres coûts ont modifié le panorama. Or certains de ces “freelances” ne se reconnaissent plus dans leur syndicat où les grandes compagnies trustent 63 % des élus alors que les structures ne pèsent « que » 36 % des professionnels. Le Lyonnais Yannick Vallençant appelle à un fonctionnement plus démocratique du SNGM. « In fine, il s’agit de permettre à tout le monde de travailler et qu’il n’y ait pas de monopole. »


Du côté de la Compagnie de Chamonix, la plus ancienne, le président Éric Favret rétorque : « 400 indépendants travaillent en renfort pour des structures au gré des opportunités. Cette motion ne reflète qu’une partie des indépendants. » 165 guides l’ont quand même signée. Pour Jean-Paul Vion, ex responsable de la formation à l’Ensa, le métier se vit en collectif au travers de l’échange d’expérience des bureaux.


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Photo Cedric Larcher/Kairn.com

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