L’avenir écologique des montagne, mais aussi des plaines et vallées, est majeur pour notre propre avenir. La préservation des écosystèmes est essentiel comme ont su le faire jusqu’à maintenant, sans aucune contrainte administrative et externe, éleveurs et bergers, pour lesquelles protéger leur milieu c’est protéger, au minimum, la nourriture de leurs bêtes.
Par la même occasion, mais ce n’est pas le corps de leur métier, ils entretiennent la diversité des paysages et l’équilibre entre milieux ouverts et fermés, source de biodiversité et d’intérêt touristique apprécié par les randonneurs. La présence de cette activité d’élevage est aussi, pour le randonneur, la garantie de préserver des chemins accessibles qui, sans eux, seraient vite fermés et embroussaillés.
Récemment, 34 scientifiques ont tiré la sonnette d’alarme dans une tribune parue dans Libération du 13 octobre 2014, en faveur « des écosystèmes non désertés par les bergers », en danger en France.
En écho à cette tribune, JP. Gené, chroniqueur à «M le magazine du Monde», nous livre un papier : «Bêtes et méchants». Il résume parfaitement la situation : « Si j’étais berger dans la région du Mercantour, la première fois que le loup attaquerait mes brebis, je compterais les carcasses,…..//….. La troisième fois qu’au matin – malgré les chiens et la clôture – je trouverais encore une dizaine de bêtes égorgées et les autres dispersées dans la nature, je ne dirais rien. Je prendrais mon fusil pour guetter le loup au coin du bois, le tuer et l’enterrer. Ni vu, ni connu. Je n’aurais fait que mondevoir de berger : défendre mon troupeau contre les prédateurs comme il est d’usage depuis l’invention de l’élevage. J’aurais commis un grave délit car Canis lupus est une espèce protégée… »
Il conclu : «La bataille qui se joue aux confins du Mercantour concerne toute une économie rurale de montagne dont la fin ne pourrait qu’enchanter les bétonneurs du tourisme de masse et les partisans de l’élevage industriel. Elle illustre la folie d’une époque où l’animal sera bientôt plus protégé que l’homme. Dans un pays où le président peut déclarer la guerre sans la permission du Parlement, mais où il faut un arrêté préfectoral pour ‘prélever’ un loup qui égorge les brebis ».
Louis Dollo
A lire :
– Plaidoyer pour des écosystèmes non désertés par les bergers
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Photos @Philippe Lemoine, berger à Ceuze