Maladie d’Alzheimer : des chercheurs expliquent comment ralentir la perte de mémoire

La recherche sur la maladie d’Alzheimer progresse chaque jour, offrant de nouvelles pistes pour ralentir les effets de cette pathologie. Des chercheurs de l’Université de Californie ont récemment mis en lumière l’importance du sommeil profond pour freiner la perte de mémoire chez les personnes âgées présentant un risque accru de développer cette maladie. Une découverte porteuse d’espoir qui rappelle à quel point nos habitudes de sommeil influencent notre santé cognitive.

Le lien entre sommeil et risque de démence

Ces dernières années, les études ont confirmé que la qualité du sommeil joue un rôle essentiel dans le développement de maladies neurodégénératives comme l’Alzheimer. Une étude de 2022 avait déjà démontré qu’un manque de sommeil (moins de sept heures par nuit) pouvait augmenter les risques de démence. Désormais, les chercheurs se concentrent sur le rôle spécifique du sommeil profond pour préserver les fonctions cognitives.

Une étude révélatrice

Publiée en mai dernier dans la revue BMC Medicine, cette nouvelle étude a suivi 62 personnes âgées en bonne santé générale et cognitive. Les participants ont été invités à dormir dans un laboratoire, où leurs phases de sommeil ont été scrutées attentivement. Les chercheurs ont également mesuré la quantité de bêta-amyloïdes présents dans leur cerveau, ces dépôts étant considérés comme un marqueur précoce du développement d’Alzheimer.

Les participants ont ensuite passé des tests de mémoire après leur sommeil. Le résultat est sans appel : parmi ceux présentant un taux élevé de dépôts amyloïdes (donc à risque accru d’Alzheimer), les individus ayant bénéficié d’un sommeil profond de qualité ont obtenu de meilleurs scores que ceux avec un sommeil de moins bonne qualité. À l’inverse, chez les volontaires sans risque accru, aucune différence notable n’a été observée.

Le sommeil profond : un rempart contre la perte de mémoire

Cette découverte met en lumière l’effet protecteur du sommeil profond sur la mémoire, en particulier pour les personnes à risque. Matthew Walker, professeur de neurosciences et co-auteur de l’étude, illustre cette idée avec une métaphore marquante : « Pensez au sommeil profond comme à un radeau de sauvetage qui maintient la mémoire à flot. »

Ce qui rend cette avancée particulièrement encourageante, c’est qu’elle ouvre des perspectives accessibles à tous. Contrairement à des traitements complexes ou onéreux, améliorer la qualité de son sommeil est une démarche à la portée de chacun, quel que soit l’âge.

Comment favoriser un sommeil de qualité ?

Pour optimiser son sommeil profond et, par conséquent, protéger ses fonctions cognitives, quelques habitudes simples peuvent être adoptées :

  • Établir une routine de sommeil régulière : se coucher et se lever à heures fixes permet de synchroniser son horloge biologique.
  • Limiter les écrans avant le coucher : la lumière bleue des appareils électroniques perturbe la production de mélatonine, l’hormone du sommeil.
  • Adopter une alimentation adaptée : éviter les repas trop copieux ou la consommation d’excitants (café, thé) en soirée.
  • Créer un environnement propice au sommeil : une chambre sombre, calme et bien ventilée favorise un endormissement rapide.
  • Pratiquer des exercices de relaxation : le yoga ou la méditation peuvent réduire le stress et préparer le corps à une nuit réparatrice.

Une avancée prometteuse pour les patients et leurs familles

Cette étude rappelle l’importance de préserver une bonne hygiène de vie pour prévenir ou ralentir les effets des maladies neurodégénératives. Si les solutions pharmacologiques continuent de progresser, des gestes simples comme prendre soin de son sommeil apparaissent comme des outils précieux pour protéger la mémoire et améliorer la qualité de vie des personnes à risque.

Face à une pathologie qui touche des millions de familles dans le monde, chaque découverte apporte son lot d’espoir. Et comme le souligne Matthew Walker, il est réconfortant de savoir que nous pouvons agir dès aujourd’hui pour préserver notre cerveau, simplement en dormant mieux.

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