Un projet ouvert dans la Vallée de l’Orco sur lequel j’ai eu le plaisir de passer beaucoup de temps, composé d’une dalle initiale délicate, d’une vire à mi-hauteur assez confortable pour se reposer un instant, et d’une montée continue sur granit à l’aide de petites prises.
Lors des premières séances sur le parcours l’année dernière, je n’ai pas réussi à résoudre certains mouvements. Ce printemps, avec une énergie retrouvée, l’enchaînement des touches m’a semblé plus facile et finalement grimpable, mais les deux derniers micro-sertissages du surplomb final m’ont encore résisté.
Ces quelques mouvements finaux ne sont pas si durs individuellement, mais une certaine fatigue dans les bras, une peau plus douce des prises précédentes et un noyau légèrement fatigué ont rendu ces derniers mouvements extrêmement exigeants sur le lien.
À l’automne, les choses ont changé. Des températures plus basses et une peau plus dure ont fait la différence, me permettant de combler le petit écart et enfin de gravir la voie.
Comme d’habitude, j’ai longtemps hésité sur le grade à proposer. L’itinéraire m’a semblé difficile et exigeant, comme de nombreux itinéraires dans la vallée d’Orco. Les futurs redoublants auront leur mot à dire.
L’itinéraire s’appelle A pugni chiusi, avec les poings serrés. Comme les poings que vous serrez pour tenir ces petites prises sur la route. Comme le geste symbolique de protestation, poings serrés et levés vers le ciel, de Tommie Smith et John Carlos lors de la cérémonie de remise des médailles aux Jeux olympiques de Mexico en 1968. En mémoire de ces événements et en l’honneur de ceux qui se sont prononcés et ont agi pour les idéaux de paix, de démocratie et d’égalité, dans un monde et une société qui, aujourd’hui, semblent malheureusement régresser par rapport à ces valeurs.
– Marcello Bombardi, Pont-Saint-Martin
PS C’est mieux d’essayer avec une peau dure.






