L’image du guide arnaqueur a la peau dure, alors que le secteur touristique dispose de guides professionnels, formés, responsables et dignes de représenter l’image du pays. Sous l’appellation officielle de «guide des espaces naturels», les 1.000 guides de montagne et de désert bataillent pour donner à leur métier l’importance qu’il mérite. Subissant une concurrence déloyale de la part de voyagistes peu scrupuleux, ainsi que d’individus qui parasitent le secteur touristique, les guides de montagne sont sur tous les fronts. Pour tenter de sauver la profession, ils ont créé le Syndicat national des guides de montagne marocains (SNGMM) en 2010, et renforcé les associations régionales qui les représentent. Plusieurs problématiques compromettent le métier et l’exercice de la profession. L’article 31 de la loi 05-12, qui régit l’activité de «guide des espaces naturels», constitue aujourd’hui un point de conflit avec le ministère de tutelle. L’article 31 est considéré par le syndicat comme une menace pour la profession, puisqu’il permet l’intégration au rang de guide de montagne professionnel, des personnes qui ne disposent pas des connaissances nécessaires. «Cet article est d’abord une reconnaissance des faux guides, alors que la loi condamne ces derniers pour usurpation d’identité. Il ouvre surtout la voie à des personnes non qualifiées à représenter l’image du pays», dénonce Driss Hemmi, président du syndicat.
En effet, le guide titulaire d’un diplôme d’un Centre de formation spécifique de guides de montagne doit disposer de connaissances importantes. La maîtrise de deux langues étrangères au minimum est nécessaire pour communiquer avec les touristes, en plus d’être capable de communiquer avec les populations locales, berbérophones le plus souvent. La connaissance approfondie des zones de montagne ou de désert du Maroc est impérative lors de la formation: géographie, flore, faune, modes de vie et activités des populations locales, patrimoine culturel, écosystèmes, risques naturels. En outre, d’autres connaissances de base sont requises comme l’anatomie, la physiologie, l’hygiène, la diététique, le secourisme, la cartographie et l’orientation. Le guide attitré connaît parfaitement la réglementation spécifique concernant la protection de l’environnement et les délimitations des zones sensibles (zones militaires). Le guide doit également connaître des éléments de culture des pays d’origine des touristes, la réglementation professionnelle et touristique. L’article en question permet d’accorder des autorisations à des individus qui disposent seulement des aptitudes de terrain, mais ne répondent pas aux conditions de formation et d’habilité professionnelle citées dans l’article 62 de la même loi. L’article prévoit un délai de 2 ans à partir de la date d’annonce sur le Bulletin officiel, c’est-à-dire jusqu’à 2017, pour intégrer ces nouveaux guides.