COHABITATION | La conférence sur le pastoralisme organisée par le Cerpam et Estivalp à Barcelonnette a été le lieu de doléances de la part de randonneurs excédés d’être exposés régulièrement au comportement agressif de certains chiens de protection.
Peut-être n’y aurait-il pas eu autant de monde si un randonneur ne s’était pas fait mordre par un patou deux semaines plus tôt… La réunion intitulée « Partageons la montagne » organisée le 11 août dernier à Barcelonnette a attiré en effet près d’une centaine de personnes venues écouter la conférence d’initiation au pastoralisme assurée par Dominique Baron, du Cerpam, Jean Debayle et Max Richard, de la fédération départementale des groupements pastoraux Estivalp.
Venues un peu également pour faire part de leurs inquiétudes quant à la possibilité de cohabiter sereinement avec les chiens de protection des troupeaux.
Le 29 juillet dernier, en effet, un randonneur avait été agressé par un chien de protection dans le vallon du Longet, alors qu’il « avait pris la précaution de passer loin du troupeau » et « ne représentait pas une menace pour les moutons et les patous », comme l’assurera la présidente de l’association de randonneurs « les Careirouns de l’Ubaye » Patricia Jerret dans une lettre ouverte distribuée en fin de soirée. Les randonneurs voient le moment où ils vont se faire « confisquer la montagne », faute de pouvoir s’y promener en sécurité.
L’ancien maire de Jausiers Lucien Gilly tentera une mise au point en mettant en cause « ceux qui ont favorisé l’introduction du loup ». « C’est un pays touristique. Les touristes nous aident à vivre, donc il faut qu’on vive ensemble. Mais c’est le loup qui a amené les patous »,arguera l’ancien agriculteur.
Réponse des randonneurs : « ce ne sont pas nous qui avons demandé que le loup revienne ». En fait, lancet- on dans la salle, « c’est le patou, le problème ». Et certains de suggérer que les chiens de protection restent attachés à proximité de la cabane du berger lorsqu’ils ne sont pas dans les parcs avec les moutons…
« Or, la mission qui est dévolue aux chiens de protection par l’État est de protéger les troupeaux en permanence ! » s’agacera par ailleurs le président de la Fédération régionale ovine du sud-est (FROSE) Francis Solda.
Source : Chambre d’agriculture PACA