Montagne – Himalaya – Le séisme du Népal à la loupe par des chercheurs

Une équipe de chercheurs de l’Institut de Physique du Globe de Paris (CNRS, Paris Diderot, Sorbonne Paris Cité) et du Commissariat à l’Energie Atomique (CEA) a analysé le séisme de Gorkha (Népal, 25 avril 2015) en couplant de nombreuses observations géodésiques et sismologiques. Les données acquises par les nouveaux satellites radar Sentinel-1, de l’agence spatiale européenne, et ALOS-2, de l’agence spatiale japonaise, tous deux lancés en 2014, ont permis de mesurer la répartition géographique des déformations du sol engendrées par le séisme. La modélisation de ce champ de déformation couplée avec celle des données sismologiques permet de déterminer les caractéristiques de la rupture. Et notamment de comprendre pourquoi, malgré sa magnitude 7,9, le séisme n’a pas touché la capitale Katmandou de manière aussi dévastatrice que redouté. Cette étude vient d’être publiée dans la revue Geophysical Research Letters.

Le 25 avril dernier, le séisme de Gorkha (Népal) provoquait la mort de plus de 9000 personnes au Népal central, et blessait de nombreux habitants de la capitale Katmandou et de ses environs. L’hypocentre du séisme se situe à environ 80 kilomètres au Nord-Ouest de la ville et à 15 kilomètres de profondeur sous la chaîne Himalayenne. La rupture sismique a été provoquée par l’accumulation des contraintes tectoniques au cours des dernières dizaines à centaines d’années. Cette accumulation de contraintes est elle-même le fruit de la lente et inexorable collision entre le continent Indien et le plateau Tibétain. Cette collision, qui a débuté il y a environ 50 millions d’années, a donné naissance à l’impressionnante topographie de la chaîne himalayenne (Fig. 1). En progressant à une vitesse de 2 centimètres par an, la collision Inde-Tibet continue à maintenir encore aujourd’hui ce remarquable relief.

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