Montagne ? Environnement ? Climat : Face au Mont-Blanc, Ségolène Royal, Ministre de l’écologie, parlera de réchauffement climatique

Si Ségolène Royal se déplace aujourd’hui’ hui dans les Alpes, à Saint-Gervais en Haute-Savoie, ce n’est pas seulement pour inaugurer un refuge qui, en définitive, ne devient que l’attraction secondaire. Bien sûr elle rencontrera le Président et le vice-Président de la Chambre d’agriculture qui lui parleront des problèmes de loups, de vautours et de la brucellose, maladie dont sont atteints les bouquetins du massif du Bargy avec les risques de contamination à tous les élevages avec obligation d’abattage de tous les troupeaux. Trois sujets qui ne sont pas sans conséquences économiques, sociales et environnementales. Pendant ce temps, les écologistes ont annoncé des manifestations pour ‘arrêter le massacre des bouquetins’ sans aucun autre souci, comme d’habitude, des conséquences du laisser-faire au seul profit d’une seule catégorie de faune sauvage.

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Le sujet principal du déplacement ministériel

Le sujet principal de cette journée est bien plus vaste que la question du refuge du Goûter et les préoccupations des éleveurs. Il s’agit de réchauffement climatique et de la remise du rapport dirigé par Jean Jouzel sur le climat de la France au 21ème siècle

Le volume 4 du rapport ‘Le climat de la France au 21e siècle’ intitulé « Scénarios régionalisés édition 2014 », rendu public aujourd’hui, réunit plusieurs experts du changement climatique autour d’une table ronde sur les enjeux du réchauffement sur le territoire français, et les actions d’adaptation nécessaires.

Ce rapport a été rédigé par des scientifiques de Météo-France, en collaboration avec des chercheurs français du CEA, du CNRS, de l’UVSQ et de l’UPMC regroupées au sein de l’IPSL , et du Cerfacs , dans le cadre d’une mission confiée à Jean Jouzel par le ministère du Développement durable. Il présente les scénarios de changement climatique en France jusqu’en 2100. Pour la première fois, ces projections sont également effectuées pour les outre-mer.

Températures, précipitations, vents, en valeur moyenne et en valeurs extrêmes : dans tous ces domaines, les résultats publiés, à la pointe des connaissances scientifiques actuelles, ont vocation à constituer les données de référence pour plusieurs années.

En présentant des projections à moyen terme (2021-2050) et à long terme (2071-2100), le rapport permet de percevoir la progressivité des changements possibles tout en montrant les premiers impacts perceptibles. Il est un outil essentiel d’aide à la décision pour les pouvoirs publics, et en premier lieu pour la ministre en charge du climat, pour mettre en œuvre des politiques d’atténuation, et d’adaptation aux effets du changement climatique, à l’échelle nationale comme locale.

A un an de la Conférence internationale des Parties sur le Climat de Paris 2015, et alors que Ségolène Royal défendra dans quelques jours devant le Parlement le projet de loi sur la transition énergétique pour la croissance verte, il s’agit d’une contribution qui met en valeur l’expertise et la recherche française et donne des clés pour agir.

Un tel cadre de référence est nécessaire à la réalisation des mesures du plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC), telles que la conception des ouvrages en tenant compte de la montée des eaux, et pour donner une cohérence aux travaux d’adaptation conduits dans le cadre des démarches territoriales (plans climat). Les analyses contenues dans le rapport sont appuyées par des cartes et données mises à disposition sur le site DRIAS les futurs du climat.

Le projet de loi relatif à la transition énergétique pour la croissance verte s’inscrit dans la politique d’atténuation du changement climatique avec la mise en place d’une stratégie nationale bas-carbone, la fixation d’un objectif de réduction de 40 % des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2030, la diminution du recours aux énergies fossiles, et la création de territoires à énergie positive, plus résilients, plus durables.

Principales conclusions du volume 4 « Scénarios régionalisés édition 2014 »

En métropole dans un horizon proche (2021-2050) :

– une hausse des températures moyennes évaluée entre 0,6 et 1,3°C (plus forte dans le Sud-Est en été),

– une augmentation du nombre de jours de vagues de chaleur en été, en particulier dans les régions du quart Sud-Est,

– une diminution du nombre de jours anormalement froids en hiver sur l’ensemble de la France métropolitaine, en particulier dans les régions du quart Nord-Est.

D’ici la fin du siècle (2071-2100), les tendances observées en début de siècle s’accentueraient, avec notamment :

– une forte hausse des températures moyennes : de 2,6°C à 5,3°C en été selon les scénarios utilisés,

– un nombre de jours de vagues de chaleur qui pourrait dépasser les 20 jours au Sud-Est du territoire métropolitain,

– des épisodes de sécheresse plus nombreux dans une large partie sud du pays, pouvant s’étendre à l‘ensemble du pays,

– un renforcement des précipitations extrêmes sur une large partie du territoire.

En outre-mer, les températures pourraient augmenter fortement (jusqu’à 3,5°C), contrairement aux précipitations qui vont diminuer, en particulier pendant la saison sèche. En fin de siècle, il est possible que la fréquence des cyclones tropicaux diminue. Les précipitations moyennes et la vitesse moyenne du vent maximal associées aux cyclones tropicaux pourraient augmenter.

Projestions visibles sur une carte

Les projections sont visibles sous forme de carte sur le site Internet ‘Drias – les futurs du climat’, qui reprend l’ensemble des données existantes concernant l’impact du changement climatique en France.

Le volume 4 du rapport propose également des éléments d’analyse qui permettront aux acteurs des politiques climatiques, impliqués au niveau national dans le Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC) ou au niveau territorial dans les Schémas régionaux climat-air-énergie (SRCAE) et les Plans climat-énergie territoriaux (PCET), d’exploiter au mieux les scénarios présentés.

‘Le climat de la France au 21e siècle’

Le ministère du Développement durable a sollicité, en 2010, la communauté française des sciences du climat afin de produire une évaluation scientifique des conditions climatiques de la France au 21e siècle. Jean Jouzel a été chargé de diriger cette expertise, réalisée par des par des scientifiques de Météo-France, en collaboration avec d’autres équipes en France (équipes du CEA, CNRS, UVSQ et UPMC regroupées au sein de l’IPSL, et du Cerfacs) , du BRGM, du , du CEREMA et du CNES. La production de ces données de référence figure comme Action n°1 du Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC).

Consulter l’ensemble du rapport ‘Le climat de la France au 21e siècle’

Autres liens utiles

Drias – les futurs du climat

Ce site Internet met à disposition des projections climatiques régionalisées en France à une échelle très fine de 8km sous forme de carte ainsi que de données numériques. Les quelques 3,5 millions de pages vues en 2 ans attestent de l’intérêt porté par les acteurs des politiques climatiques à ces données.

Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC)

Couvrant la période 2011-2015, il comprend 83 actions déclinées en 230 mesures regroupées selon 20 fiches thématiques. Il a pour objectif de présenter des mesures concrètes et opérationnelles pour préparer la France à faire face et à tirer parti de nouvelles conditions climatiques. Le PNACC est un dispositif interministériel piloté par le ministère du développement durable.

Évaluation à mi-parcours du PNACC présentée en janvier 2014

Le 5e rapport du GIEC

Les 3 volumes du 5e rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat ont été rendus respectivement en septembre 2013, mars et avril 2014. Le rapport de synthèse sera rendu en octobre.

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