Mountain Wilderness libère le Mont Viso de ses barbelés

14 tonnes d’installations obsolètes ont été retirées du Mont Viso ! Entre le 21 et le 25 août 2015, l’association Mountain Wilderness, en partenariat avec la Réserve naturelle nationale de Ristolas Mont Viso, a conduit avec succès un nouveau chantier de démontage. Cette 31e opération depuis 2001 confirme l’engagement fort de Mountain Wilderness et de ses partenaires pour préserver le patrimoine naturel de la montagne.

UN CHANTIER INSTALLATIONS OBSOLÈTES ENTRE LA FRANCE ET L’ITALIE
Le Mont Viso, sommet emblématique pour les Français et les Italiens, porte encore de trop nombreux stigmates de la Seconde Guerre mondiale. A la fin des années 30, les armées française et italienne ont édifié d’impressionnants réseaux de fortifications et de lignes de barbelés sur la frontière alpine. Encore aujourd’hui, les milliers de randonneurs qui parcourent les sentiers du tour du Viso découvrent ces vestiges rouillés et abandonnés depuis soixante-dix ans, sans toujours en connaître l’origine : lignes et écheveaux de barbelés rouillés, portes et volets métalliques.

PRÉSERVER LA NATURE SANS OUBLIER L’HISTOIRE
Le territoire du Mont-Viso a été reconnu à l’été 2014 par l’Unesco comme réserve de biosphère transfrontalière, à l’initiative du Parc naturel régional du Queyras et du Parc du Pô Cuneese. Hasard du calendrier, Mountain Wilderness prépare depuis un an ce chantier, avec les équipes de la Réserve, notamment pour les repérages sur le terrain.
Réparti sur 10 sites autour des cols de la Traversette et de Valante, le chantier a permis de libérer des espaces naturels de matériaux dangereux pour l’Homme comme pour la faune, notamment pour le bouquetin. Réintroduit il y a vingt ans dans cette zone, il est très exposé aux risques de blessures dues aux pointes de métal des barbelés qui se coincent entre ses sabots.

Cette année 2015 est marquée par de nombreuses commémorations de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Au Mont Viso, Mountain Wilderness travaille à sa façon pour redonner vie à l’Histoire, versant montagne.
Car si le chantier enlève des installations obsolètes, il ne « nettoie » pas la mémoire. Bien au contraire, l’opération donne au grand public des clés pour comprendre ces traces du passé. Un panneau d’interprétation sera prochainement installé sur le site. Il permettra à chacun de replonger dans cette époque où les lignes de crêtes étaient un théâtre de guerre, organisé selon une symétrie bien particulière, où des hommes sont morts pour un mètre de frontière à défendre. Des lignes de crêtes maintenant partagées par tous les passionnés de montagne.

UNE OPÉRATION FRANCO-ITALIENNE UNIQUE EN SON GENRE
Le chantier a été réalisé en étroite collaboration avec les gestionnaires de ce site remarquable, à savoir la Réserve naturelle nationale de Ristolas Mont Viso et le Parc naturel régional du Queyras, et avec le soutien des autorités italiennes (notamment la région Piémont) et l’accord du ministère italien de la Culture et les services historiques français et italien.

45 BÉNÉVOLES MOBILISÉS AVEC ENTHOUSIASME POUR CE CHANTIER EXIGEANT
Malgré une météo aléatoire, 45 personnes (agents de la Réserve et bénévoles de Mountain Wilderness, de France et d’Italie), de 15 à 75 ans, se sont tous engagées avec enthousiasme et détermination, à la force de leurs bras, dans ce chantier physique et exigeant à 3000 mètres d’altitude.

Les 14 tonnes de métal rassemblées ont été évacuées par héliportage en vue d’être recyclées.
« Bravo, merci pour ce travail ! » ont lancé plusieurs randonneurs, italiens et français, en passant devant le chantier. Curieux, attentifs, reconnaissants, ils se sont montrés très sensibles au double aspect de l’intervention, à la fois naturel et historique. Une belle reconnaissance sur le terrain de la valeur de ce chantier Installations obsolètes !

Voir le diaporama ici.

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