Montagnes. Mes étranges compagnons, ou plutôt ombre, qui m'ont accompagné pendant la plus grande partie de ma vie. Dans les livres, on lit qu'ils sont un lieu où les gens recherchent la paix. Là où les gens fuient les autres, on trouve des grimpeurs, heureux, prêts à s'approprier.
Peut-être à cause du respect, peut-être légèrement exagéré, que je leur porte, j'ai toujours vu ces lieux un peu différemment. Peut-être comme un monde immobile, absorbé en lui-même, qui ne m'intéresse pas toujours. Ce n'est que de temps en temps que je visite ce royaume, pour ouvrir une porte sur une paroi rocheuse, pour y entrer un instant et m'imprégner de l'atmosphère éternelle. de ses murs. Puis, dans mon esprit, je dis merci et je m'éloigne tranquillement dans le monde auquel j'appartiens.
Ce que je n'ai jamais cherché dans les montagnes, et pourtant j'ai toujours trouvé, ce sont les gens. Au fil des années, j'ai vécu d'innombrables expériences d'escalade. Néanmoins, le plus souvent, je ne me souviens pas des voies mais des personnes que j'ai rencontrées grâce à l'escalade.
Par exemple, la famille dans laquelle nous avons écrasé notre voiture après qu’on nous ait volé tout notre argent. Et eux, au lieu d'être en colère contre nous, nous ont aidés à remettre notre exposition sur la route en quelques jours, nous ont donné de l'argent pour notre voyage et nous ont dit au revoir comme si nous faisions partie de leur famille.
De là, nous nous sommes précipités vers le nord, jusqu'au refuge Rifugio Locateli, chez Hugo Reider et son père, qui nous avaient hébergés lors d'une de nos expéditions aventureuses et qui, pendant les deux dernières années du communisme, avaient envoyé de l'argent sur notre compte, sans lequel nous n'aurait pas pu se rendre dans les montagnes au-delà du rideau de fer.
Et aussi Sergio Matten, montagnard et carreleur d'Agordo, qui venait chaque soir dans notre tente dressée au pied du Monte Agner, histoire de rendre plus agréable notre interminable attente du beau temps et de nous apporter les dernières prévisions.
Après tout ce temps, ce sont ces gens dont je me souviens le plus, et c'est grâce à eux que l'Italie est progressivement devenue pour moi une deuxième maison. Mais je n'ai connu ces gens qu'à cause des montagnes, qui pourtant m'ont toujours donné l'impression qu'ils ne se souciaient pas du tout de moi. Je suis donc d'autant plus heureux d'avoir pu passer quelques jours cette année dans les Dolomites, en si bonne compagnie de ma fille Anna et de mon ami Martin Tučka.
L'itinéraire À un de ces quatre se déroule principalement sur du rocher solide, seuls les emplacements initial et final nécessitent un peu de soin. Ce n'est certainement pas une ascension sportive. Seuls les relais 2 à 8 ont été équipés d'un seul boulon. Afin d'assurer une sécurité de base, il y a 2 boulons au pas 2, un boulon chacun aux pas 3, 4 et 7. Une bonne gamme de chevilles, cames et écrous pour la plupart fins sont utiles pour une répétition.
de Michel Coubal
