En janvier dernier, nous avons publié une petite news intitulée ‘Himalaya, petits mensonges entre amis’.
Sur le site de notre partenaire Mounteverest.net, la portuguaise Daniela Teixeira y expliquait que sur les 11 réussites sur le sommet du GII (8035m) répertoriés pour 2009 par les autorités du Pakistan, seules 3 sont réelles.
Le reste n’étant que fabulation. Elle dénonçait ainsi les certificats de sommet de complaisance délivrés par les autorités des différents pays de l’Himalaya.
En escalade, personne ne délivre de certificat de réussite d’une voie, ce qui n’empêche que les parutions dans la presse (papier ou internet) font souvent office de validation aux yeux du grand public.
Pourtant le milieu de la grimpe n’est pas exempt de gros mensonges ou de petits arrangements de la vérité.
Quand le décalage entre le niveau du grimpeur et la réalisation est trop grand, la supercherie est vite dévoilée. On se souvient
ainsi de la réalisation d’un bloc dans le Sud Est de la France annoncé en 8C et finalement décôté a 7b…
Mais souvent il ne s’agît que d’un ‘arrangement de la vérité’. Un 8b+/c annoncé 8c, un flash annoncé à vue, un a vue dont on a déjà fait la première partie commune a une autre voie quelques temps auparavant…
Il est impossible pour les journalistes spécialisés de vérifier toutes les informations ou d’être systématiquement présents et la base reste la confiance.
Par exemple, les performances extrêmes actuelles sur la falaise de Ceüse laissent peu de place au doute vu le nombre de témoins présents sur place.
Quand une réalisation ponctuelle pourrait être mise en doute, c’est bien sûr la confiance qui prévaut.
La où le problème se pose c’est quand les performances exceptionnelles sont toujours réalisées a des heures indûes, ou sur des falaises ou personne ne va, ou encore entre deux averses alors que la falaise n’est pas censée être en condition. Si les cotations annoncées sont systématiquement revues à la baisse et que les rares témoignages contredisent la réalité de la performance annoncée, il devient difficile de faire confiance.
Le système mis en place par le site suédois 8a.nu instaure ainsi une compétition permanente entre les grimpeurs sur la base de leurs réalisations en falaise et donc sur une relation de confiance.
Certains sponsors ont un temps utilisé ce classement pour octroyer leurs budgets. Ils se sont vites rendu compte que l’image véhiculée par un grimpeur ne se résume pas à une liste de croix aussi prestigieuse soit elle, réelle ou peut être pas….
L’apparition de blogs personnels pour certains grimpeurs donnent parfois quelques infos ‘personnelles’ pas toujours véridiques, vérifiées et vérifiables !
Ceux qui s’occupent de relayer les meilleures performances ne peuvent plus se contenter de ‘copier/coller’ en aveugle toutes les croix qui tombent sur le web, des blog ou de 8a.nu…
Il en va de même des sites des marques qui finissent elle mêmes par ne relayer que des performances de leurs grimpeurs dûment vérifiées par peur d’associer leur image à des mensonges.
L’escalade comme l’alpinisme n’est jamais qu’une conquête de l’inutile. Cela reste un jeu avec soi-même avant toute chose et mentir sur ses performances n’est jamais que ce mentir à soi-même.