Œuvre législative charnière, la loi Montagne de 1985 repose sur la recherche d’un équilibre entre protection et valorisation de ses espaces. Les enjeux ne sont pas anodins puisque près d’un tiers de la France métropolitaine est couverte par 6 massifs et accueille près de 8 millions d’habitants. Mais que reste-t-il des principes protecteurs de cette loi ?
Le bilan d’application de la loi Montagne de 1985 suscite un sentiment contradictoire. D’abord celui d’avoir permis d’enrayer une urbanisation non maîtrisée des zones de montagne, objets de convoitise liés à la ruée vers « l’or blanc » et aux politiques de défiscalisation immobilière.
Dans le même temps, l’impression que les avancées de cette loi ont été insuffisantes et demeurent plus que jamais menacées par des remaniements incessants (32 réformes en 27 ans), des concepts flous permettant aux acteurs locaux d’adapter, voire de contourner, certaines règles contraignantes et l’apparition de nouveaux dangers tels que le regain d’attractivité de la montagne pour les urbains ou le développement de la filière éolienne. Le juge administratif incarne souvent la dernière vigie face à une loi érodée.