Dans un communiqué du 17 septembre, le Conseil Général d’Aran « a proposé la possibilité de transférer l’ourse dans les Pyrénées Occidentales où il ne reste plus que deux mâles » c’est-à-dire en Bigorre / Béarn. Démarche normale lorsqu’on connaît la position du Syndic et son hostilité à la présence d’ours sur son territoire.
A l’issue d’une réunion transfrontalière, le Conseil Général d’Aran fait savoir en terme courtois qu’il ne souhaite pas voir l’oursonne orpheline, baptisée Auberta, recueillie relâchée sur son territoire. La Navarre et l’Aragon n’en veulent manifestement pas alors les aranais se retourne vers la France, par ailleurs responsable de ces introductions sans concertation. Selon lui c’est une opportunité qui collerait aux observations du Muséum d’Histoires Naturelles: de lâcher une femelle potentiellement reproductive dans 2 ou 3 ans là où il y a 2 mâles qui n’ont jamais vu de femelle depuis 10 ans.
Le même jour, le 17 septembre, dans un communiqué, Férus fait référence au remplacement de Balou et annonce que le dossier est sur le bureau du Premier Ministre. Faut-il y voir un lien de cause à effet ?
Dans les deux cas, si la Ministre de l’Ecologie prend l’initiative, il lui faudra organiser une concertation avec les populations humaines concernées et organiser une consultation publique conformément aux obligations de trois textes : la Convention de Berne, la Directive Habitats et la Charte de l’Environnement adossée à la constitution. Une procédure qui, comme pour la Navarre et l’Aragon, demandera du temps. Or, il semble que le temps manque pour relâcher cette oursonne de 6 mois. Il faut la lâcher avant l’hiver.
Ségolène Royal, Ministre de l’écologie, ayant clairement dit qu’il n’était pas question de lâcher des ours sur les territoires ayant une activité pastorale c’est-à-dire tout le versant français des Pyrénées, si elle tient parole, il est assez peu probable que la France accepte l’arrivée de cette oursonne sur le territoire nationale pour être lâchée sur des estives où l’activité pastorale y est particulièrement intense. (Cf. visite de la Ministre à Cauterets pour le lâcher de bouquetins)
Face à une telle situation d’opposition et de refus politique et sociétal d’introductions d’ours, il se pourrait que l’oursonne reste longtemps en captivité au Parc Animalier des Pyrénées en France ou dans le Val d’Aran.
Une affaire à suivre actuellement entre les mains de la Ministre de l’Ecologie française.
Louis Dollo